Opera vient de lancer la version Android de son « navigateur blockchain ». Doté d’un portefeuille de crypto-monnaies natif, il a été conçu pour pouvoir tirer profit du Web décentralisé.
Le site TheNextWeb révèle que l’annonce de ce lancement a été faite ce jeudi au cours de la conférence « Hard Fork Decentralized » qui s’est tenue à Londres.
La société y a indiqué que ce logiciel, qui intègre notamment un crypto-portefeuille, était désormais disponible sur Android. Opera devient ainsi le premier navigateur grand public à offrir la possibilité de « stocker » des crypto-monnaies et à intégrer des fonctionnalités blockchain.
Il permet notamment aux internautes d’utiliser de manière simple des applications décentralisées (dApps), de gérer leur identité numérique et d’effectuer des crypto-transactions.
Opera espère ainsi parvenir à favoriser l’adoption des actifs numériques auprès du grand public :
« Nous espérons que cette étape accélérera la transition des crypto-monnaies, qui passeront d’actifs principalement utilisés à des fins spéculatives et d’investissement à de véritables moyens de paiement et de transaction dans la vie quotidienne de nos utilisateurs », s’est félicité Krystian Kolondra, le directeur général adjoint d’Opera.
Des versions pour Windows, Mac et Linux devraient suivre
En juillet 2018, Opera avait annoncé le développement pour Android d’une version de son application disposant d’un portefeuille intégré.
L’entreprise avait ensuite révélé qu’elle développait une fonctionnalité de synchronisation qui permettrait aux internautes d’accéder à leur portefeuille depuis leur navigateur « desktop ».
Elle prévoit de proposer prochainement une version de son crypto-navigateur pour Windows, Mac et Linux. Si aucune date de lancement n’a été révélée, une version « beta » est déjà disponible.
Opera : un navigateur uniquement compatible avec le réseau Ethereum
Ce nouveau navigateur pour Android ne prendra en charge, dans un premier temps, que le réseau Ethereum :
« Nous avons décidé de prendre en charge Ethereum dans la mesure où il revendique la plus grande communauté de développeurs qui y conçoivent des dApps, et qu’il a su susciter un fort engouement », a déclaré Charles Hamel à The Next Web.
Par conséquent, ce nouveau navigateur permet de stocker des tokens Ethereum (basés sur la norme ERC-20), mais il n’offre pas la possibilité de gérer ses Bitcoins, ni d’autres « altcoins ». Opera a toutefois indiqué que son logiciel pourrait prochainement prendre en charge d’autres crypto-monnaies.
Au-delà des fonctionnalités de stockage qu’elle propose, Opera compte faciliter l’utilisation des dApps qui évoluent sur le réseau Ethereum. Elle espère ainsi démocratiser ces applications, alors qu’elles peinent toujours, comme en témoignent les statistiques fournies par le site DappRadar, à séduire le grand public.
« L’un des principaux obstacles est lié au fait qu’il est nécessaire de disposer d’un navigateur spécifique, ou d’extensions spécifiques, pour commencer à explorer le Web décentralisé. Par ailleurs, les utilisateurs se retrouvent confrontés à une nouvelle terminologie qui peut être déroutante », a expliqué M. Hamel. « C’est la raison pour laquelle nous avons veillé à ce que notre navigateur soit très simple d’utilisation ».
« Grâce à Opera, il est désormais aussi simple d’utiliser une application Web 3.0 que de se rendre sur des sites comme Google ou Facebook », a‑t-il poursuivi. « Notre solution est bien plus simple et plus rapide que ce qui était proposé jusqu’ici ».