Au cours d’un événement dédié à la technologie blockchain organisé par Tech Crunch, le cofondateur d’Ethereum a adressé une violente critique aux plateformes d’échange centralisées.
Vitalik Buterin n’est pas de nature à tourner autour du pot. Le jeune informaticien a profité de la conférence organisée vendredi dernier par Tech Crunch pour promouvoir la décentralisation.
Il estime qu’en développant « de meilleures » plateformes décentralisées, la crypto-communauté devrait parvenir à s’affranchir « du pouvoir tout-puissant » des infrastructures centralisées.
« J’espère fermement que les plateformes d’échange brûleront en enfer », a lancé le développeur.
Si M. Buterin en veut aux plateformes centralisées, c’est notamment parce qu’il juge que celles-ci ont le pouvoir de décider quelles crypto-monnaies rencontreront le succès, en facturant « des frais de référencement farfelus, de 10 à 15 millions de dollars ». Et d’ajouter qu’un degré de décentralisation plus important permettra à l’écosystème de bénéficier d’une meilleure adéquation avec « les valeurs de la blockchain », qui consistent à promouvoir « l’ouverture et la transparence ».
Il estime que la seule utilité de ces plateformes réside dans leur capacité à permettre aux investisseurs d’échanger des monnaies fiduciaires contre des crypto-monnaies, et vice-versa. Mais il juge qu’elles ne sont, en revanche, pas légitimes pour gérer les échanges « crypto vers crypto ».
Contrairement à leurs concurrentes centralisées, les plateformes d’échange décentralisées (DEXs) sont conçues pour permettre aux utilisateurs de rester maîtres de leurs crypto-monnaies. Néanmoins, elles souffrent toujours d’un certain nombre de défauts, notamment d’un manque de liquidité.
M. Buterin a par ailleurs expliqué que le grand public n’accordait pas, selon lui, suffisamment d’importance à la décentralisation :
« En 2013, lorsque GHash [ndlr : une pool de minage Bitcoin] contrôlait 51% du taux de hachage, tout le monde a pris peur. Ce phénomène est en train de se produire à nouveau, et les utilisateurs n’en parlent pourtant pas tant que ça ».
« C’est ça, la décentralisation »
Pour expliquer de manière simple les avantages conférés par la décentralisation d’Ethereum, M. Buterin s’est appuyé sur un exemple très parlant. Il a déclaré qu’il s’exécuterait « si quelqu’un pointait un pistolet sur [sa] tempe et [lui] demandait d’écrire un “hard fork” « . Mais cela ne devrait avoir aucune une conséquence sur le réseau, puisque « seule une minorité » d’utilisateurs téléchargeraient et exécuteraient cette mise à jour. « C’est ça, la décentralisation », a conclu le développeur.
Le degré de décentralisation effectif sur Ethereum a toutefois pu faire l’objet de quelques controverses. Certains experts ont ainsi notamment cité les menaces liées à une possible entente entre certaines pools de minage, qui pourraient potentiellement manipuler le réseau.
Lors de la rédaction de cet article, l’Ether – l’actif natif du réseau Ethereum – s’échangeait en moyenne à 486 dollars. Il s’agissait de la deuxième crypto-monnaie derrière le Bitcoin, avec une valorisation de 48,9 milliards de dollars.
Références : EthereumWorldNews, CoinTelegraph