Le ministère de la défense russe compte tirer profit de la blockchain pour tenter de se prémunir contre de potentielles attaques informatiques.
Comme le rapporte le journal local Izvestia, le ministère de la défense de la Fédération de Russie met actuellement en place un laboratoire de recherche dans le parc technologique de l’ERA, afin d’y développer des applications de la technologie blockchain destinées à renforcer la sécurité d’infrastructures informatiques sensibles.
Les experts estiment que la blockchain est susceptible d’aider l’armée à mieux suivre l’origine d’attaques informatiques, tout en offrant une sécurité accrue à ses bases de données.
Pour Alexey Malanov, expert en antivirus chez Kaspersky Lab, la technologie blockchain peut ainsi aider à retrouver l’origine d’attaques menées par des pirates informatiques :
« Un intrus efface souvent le journal des autorisations pour cacher les traces d’accès non autorisés à l’appareil qu’il tente d’attaquer. Mais si ce journal est stocké sur plusieurs appareils (par exemple, via la technologie blockchain), ce risque peut être minimisé ».
En effet, les virus vont tenter de modifier le code informatique du logiciel visé, avant de chercher à masquer cette modification auprès des contrôleurs d’intégrité des données. La technologie blockchain peut stocker le code de référence sans risque d’alteration, et offrir ainsi un processus de vérification indépendant.
Par ailleurs, au-delà des réseaux privés utilisés par l’armée, divers services administratifs au sein du ministère de la Défense russe ont besoin d’Internet pour effectuer des tâches de compatibilité et gérer certaines opérations. Ceci les rend potentiellement vulnérables aux attaques de pirates informatiques.
Voici ce qu’a déclaré German Klimenko, le président du Digital Economy Development Fund russe :
« Le ministère de la Défense est actuellement au cœur des grands développements informatiques et de recherche, ce qui constitue un atout pour le secteur ».
La 8e direction de l’état-major général, responsable de la sécurité de l’information et de la protection des secrets d’État, sera chargée de la R&D réalisée dans le « technopark » ERA d’Anapa. L’ERA se spécialise dans le développement de systèmes intelligents capables de détecter et prévenir les attaques de pirates menées sur l’infrastructure de l’armée. À l’avenir, il est prévu que ce centre devienne une plaque tournante de l’industrie des technologies informatiques pour les spécialistes de tout le pays.
L’OTAN et le Pentagone étudient également les possibilités de « défense » qu’offrent les applications de la blockchain. L’OTAN compte utiliser cette technologie pour protéger ses informations financières, ses chaînes d’approvisionnement et ses chaînes logistiques. De son côté, le Pentagone planche sur un système de transfert de données capable de résister face aux tentatives d’intrusion de pirates informatiques.
Références : Cryptovest, IZ.ru