Deux étudiants de la ville de Jacksonville, en Floride, risquent de passer une vingtaine d’années derrière les barreaux : ils ont plaidé coupables pour le vol de l’équivalent, à l’époque, de 4 millions de dollars en Bitcoins.
En 2013, il avaient empoché un butin de 5 400 Bitcoins en piratant une place de marché du darknet, Sheep. Du fait des « forfeiture laws » qui s’appliquent dans l’État, le bureau du shérif du comté de Nassau a ainsi pu empocher la coquette somme de 1,7 millions de dollars.
Le bureau du sde l’ordre reçoivent 1,7 millions de dollars
Si les vols de Bitcoins finissent généralement mal pour les pirates qui ne prennent pas les précautions nécessaires, elles peuvent parfois constituer, au États-Unis, une excellente nouvelle pour les forces de l’ordre.
Depuis l’arrivée de la monnaie numérique, certaines agences fédérales et étatiques américaines ont ainsi pu se faire plaisir en s’offrant de nouveaux équipements flambant neufs – des équipements entièrement financés par des actifs numériques confisqués.
La dernière confiscation en date est liée à l’affaire impliquant Sean Harrison Mackert et Nathan Gibson. Les deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont plaidé coupable pour avoir commis une « fraude informatique » en piratant la place de marché Sheep, à la fin de l’année 2013. Ils encourent désormais une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans.
De son côté, leur avocat estime qu’ils devraient être libérés, dans la mesure où il n’y aurait pas véritablement de victime dans cette affaire.
« Certes, ces jeunes gens ont volé de l’argent – mais, dans cette affaire, il n’y a pas de victime au sens que l’on entend traditionnellement », a plaidé l’avocat de la défense, Richard Landes. « S’il y avait des victimes, le gouvernement fédéral leur rendrait leur argent ; ici, le gouvernement fédéral ne va pas le faire. Il va garder cet argent ».
Des criminels peu discrets
Au cours d’une conférence de presse, les officiers se sont félicités d’avoir pu ainsi mettre la main sur plusieurs centaines de milliers de dollars.
La première fois qu’une agence gouvernementale américaine avait pu récupérer une grosse somme suite à une saisie de crypto-monnaie, c’était lorsqu’elle avait mis aux enchères les 144 000 Bitcoins de Ross Ulbricht, l’ex-administrateur de la place de marché Silk Road. Depuis, de nombreux cas similaires sont apparus – et une mise aux enchères portant sur 52 millions de dollars de Bitcoins devrait bientôt avoir lieu.
Les sommes recueillies des poches des deux étudiants seront partagées entre le bureau du shérif du comté de Naussau, le bureau du shérif de Jacksonville, ainsi que la Florida National Guard, qui s’en servira pour « mettre à jour ses équipements ».
Pour mettre la main sur les deux jeunes gens, on pourrait penser que les autorités américaines ont passé plusieurs mois à enquêter sur leurs agissements, ou qu’elles se seraient offertes les services d’experts en cybercriminalité.
Mais rien de tout cela : M. Mackert et M. Gibson se sont fait arrêter après avoir encaissé leurs Bitcoins auprès de 5 établissements bancaires, notamment Jacksonville Federal Credit Union, Bancorp Bank, ainsi que Bank of America. Ils auraient ensuite utilisé ces fonds pour s’offrir de nombreux produits de luxe.
S’il s’agit probablement d’excellents hackers, on ne peut sans doute pas en dire autant de leurs talents de criminels.
Référence : News.Bitcoin