Selon certains médias, les investisseurs chinois auraient trouvé plusieurs parades pour contourner l’interdiction du trading de crypto-monnaies en place dans le pays.
Le Tether et les VPNs à la rescousse des traders chinois
Malgré les restrictions mises en place par le gouvernement, plusieurs observateurs estiment que de nombreux chinois parviennent toujours à spéculer sur les crypto-monnaies.
Citant des sources proches du dossier, le quotidien South China Morning Post rapporte que ces individus s’appuient sur le « stablecoin » Tether pour utiliser les plateformes de crypto-trading. Ils s’y connectent grâce à des réseaux privés virtuels (VPNs), ce qui leur permet de protéger leur anonymat.
Le média ajoute que le gouvernement n’a pas encore pris de mesures pour tenter de bloquer l’usage de ces réseaux :
« Les régulateurs chinois disposent des possibilités techniques suffisantes pour empêcher l’utilisation de VPNs […] Toutefois, ce procédé nécessite généralement des négociations avec plusieurs parties prenantes pour se mettre d’accord sur la configuration d’un pare-feu, ce qui rend le procédé plus long ».
Alors que les autorités se montrent hostiles envers les crypto-monnaies depuis plusieurs années, elles avaient décidé l’année dernière de prononcer l’interdiction des plateformes d’échange locales. Certaines d’entre elles parviennent toutefois à contourner cette prohibition, en déplaçant leurs serveurs en dehors du pays, et en s’enregistrant à l’étranger.
La Chine s’en prend aux plateformes étrangères
Dans le même temps, la bataille que mène la Chine contre les plateformes d’échange étrangères s’est récemment intensifiée.
Le South China Morning Post rappelle que la Chine a bloqué l’accès à 124 crypto-bourses situées en dehors du pays, provoquant une baisse de 33% des volumes enregistrés sur sept des plateformes les plus populaires auprès des traders chinois.
Voici ce qu’a déclaré Terence Tsang, le directeur des opérations de la plateforme hongkongaise TideBit :
« L’avertissement récent et la surveillance potentiellement accrue exercée sur les plateformes étrangères vise notamment certaines petites plateformes qui se sont enregistrées en tant qu’entités étrangères, mais qui opèrent en fait depuis la Chine, et qui ont déclaré avoir externalisé leurs opérations en désignant une entreprise chinoise ».
En mars dernier, le Quotidien du Peuple – l’organe de presse officiel du Comité central du Parti communiste chinois – avait critiqué les crypto-médias, en affirmant qu’ils manipulaient les marchés. Le mois suivant, WeChat avait bloqué les comptes de ces derniers, en expliquant qu’ils ne respectaient pas les règles s’appliquant aux applications de messagerie.
AliPay et WeChat Pay avaient déclaré de leur côté qu’ils travailleraient avec les organes réglementaires chinois pour surveiller et empêcher les crypto-transactions sur leurs plateformes.
Références : Bitcoinist, CCN
La vraie question est : pourquoi le capital chinois veut échanger des yuans contre des crypto et pourquoi la Chine s’y oppose ?