Même si les crypto-marchés ont enregistré des baisses massives depuis le début de l’année, les cas d’usage des actifs numériques se multiplient. Le dernier en date fait suite à l’initiative de la cour fédérale de San Francisco, qui a autorisé le paiement d’une caution en Bitcoin.
Accusé d’avoir piraté la société de jeux vidéo Electronic Arts, Martin Marsich avait été arrêté à San Francisco. Il se serait illégalement introduit dans le réseau interne de la société, et aurait obtenu l’accès à 25 000 comptes permettant aux utilisateurs d’acheter des contenus « in-game ». Âgé de 25 ans, le jeune homme risque une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 250 000 dollars d’amende.
La particularité de cette affaire ? La cour fédérale de San Francisco lui a demandé de régler 750 000 dollars en Bitcoin – ou toute autre crypto-monnaie – pour sa mise en liberté sous caution.
Abraham Simmons, l’assistant du procureur général, n’est pas étonné par cette décision. Cité par le PA Daily Post, il affirme qu’il ne s’agit sans doute pas de la première fois qu’un juge autorise le paiement d’une caution en actifs numériques :
« Le juge peut potentiellement ordonner ce qu’il veut. L’objectif consiste à ce que l’accusé puisse s’y soumettre, en ayant l’ordre de se représenter plus tard devant la justice », explique-t-il.
Et d’ajouter que la forte volatilité des crypto-monnaies ne constituait pas un problème :
« L’idée c’est qu’il soit jugé, ce n’est pas nécessairement de s’assurer que la valeur d’un actif en particulier puisse se maintenir […]. Je pense que les parties alerteraient la cour en cas de fort changement de la valeur de l’actif concerné ».
« Je n’arrive pas à y croire »
Le son de cloche est différent du côté de Steve Wagstaffe, le procureur général de San Mateo. Il estime que la Cour suprême de son comté ne permettrait pas à un accusé de régler sa caution en crypto-monnaies.
« Je n’arrive pas à croire qu’ils puissent le demander. Je pensais qu’ils ne pouvaient accepter que les chèques certifiés et les espèces », s’est-il étonné.
À l’inverse de M. Simmons, le juriste ne connait un cas similaire, et estime qu’une telle initiative s’inscrit dans ce qu’il décrit comme « un nouveau monde ».
Références : LiveBitcoinNews, PA Daily Post