La flambée du cours des monnaies numériques en 2017 n’a pas seulement attiré une foule d’investisseurs : les cybercriminels sont de plus en plus nombreux à lorgner sur cet écosystème.
Si le marché des crypto-monnaies pourrait bientôt révolutionner le système financier, il doit actuellement faire face à des risques croissants, liés à l’intérêt que lui portent certains cybercriminels.
Dans son étude « Cyber Crime Report » pour le quatrième trimestre 2017, la société ThreatMetrix indique que les monnaies numériques offrent des opportunités aux individus malveillants qui souhaitent réaliser des fraudes, blanchir de l’argent, et conduire d’autres cybercrimes, tout en restant anonymes.
Voici ce que note cette société californienne, spécialisée en cybersécurité :
« Les places de marché de crypto-monnaies se doivent de mieux vérifier l’identité des nouveaux clients qui ouvrent un compte, afin d’éviter l’infiltration de criminels […]. Elles doivent mieux faire la différence entre les “bons” clients et les escrocs au moment où il s’inscrivent. Elles pourraient ainsi observer une diminution immédiate du nombre d’activités frauduleuses dont elles sont victimes ».
Plus généralement, ThreatMetrix constate une augmentation de 44% du nombre de cyberattaques entre 2016 et 2017. Elle souligne l’émergence des attaques qui visent les utilisateurs de téléphones mobiles, et indique que 90% du trafic journalier de certains e‑commerçants serait lié aux agissements de robots informatiques.
Les crypto-marchés, une proie de choix
Les plateformes d’échange de crypto-monnaies ont signalé l’année dernière une hausse des cas de fraudes et de piratages.
L’étude de ThreatMetrix indique que de nombreux criminels se seraient ainsi appuyés sur les crypto-monnaies pour blanchir de l’argent, en utilisant des comptes de plateformes d’échange dérobés ou créés à partir de fausse identités.
Elle souligne l’augmentation du nombre de vols de ces comptes, qui permettent aux pirates de s’accaparer les crypto-monnaies de leurs victimes – en particulier en décembre, alors que le marché battait de nouveaux records.
ThreatMetrix estime par ailleurs que 10 à 20% des Bitcoins en circulation seraient détenus par des fraudeurs.
La Corée du Sud accuse la Corée du Nord d’avoir piraté des plateformes d’échange locales
La vulnérabilité des plateformes d’échange de crypto-monnaies a été récemment mise en lumière en Asie, alors que la Corée du Sud a fait l’objet de multiples attaques.
Le Korea Herald avait d’ailleurs publié en décembre une tribune vindicative, dans laquelle il accusait des réseaux proches du régime nord-coréen.
Voici ce que l’on pouvait y lire :
« Les dernières cyberattaques nord-coréennes montrent bien que le “régime délinquant” est passé de piratages “conventionnels” à des opérations de plus grande envergure, dans la mesure où il a besoin de s’appuyer sur une monnaie forte pour face aux sanctions économiques imposées du fait de ses programmes nucléaires et de ses programmes de missiles ».
Et pour les agents des services de renseignement sud-coréens, Pyongyang pourrait être responsable des attaques menées contre la plateforme d’échange Coincheck, survenues à la fin du mois de janvier. Celle-ci s’était faite dérober l’équivalent de 530 millions de dollars de crypto-monnaie.
Référence : Cryptovest, ThreatMetrix