Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef d’Allianz, a déclaré au cours de la conférence « Consensus » que les crypto-monnaies étaient parties pour durer. Son point de vue optimiste intervient malgré la forte chute du cours des actifs numériques enregistrée depuis le début de l’année.
Des institutions qui s’installent dans la crypto-sphère
M. El-Erian estime que la baisse récente des crypto-marchés était prédictible, puisqu’elle s’inscrit dans un cycle. Il juge d’ailleurs qu’il s’agit d’une correction saine pour le marché.
Et la hausse de la demande pour les actifs numériques, qui avait poussé le Bitcoin a atteindre les 20 000 dollars en décembre 2017, serait, selon lui, à l’origine de la baisse enregistrée cette année.
Malgré la morosité des crypto-marchés, qui a amené les épargnants à faire preuve d’une prudence accrue, il estime que l’intérêt des investisseurs institutionnels serait croissant. Et la participation de différentes institutions dans des crypto-projets variés constituerait un signe positif :
« Nous avons assisté à une rotation : les épargnants sont devenus plus raisonnables. La période d’effervescence est désormais derrière nous, et des institutions commencent à mettre un pied dans l’écosystème, ce qui est positif dans une optique de long terme », a déclaré le dirigeant.
« Partie intégrante d’un écosystème »
M. El-Erian a révélé avoir ouvert un portefeuille BTC avec 400 dollars afin de voir de quelle manière fonctionnait le réseau Bitcoin.
Il estime que les monnaies numériques devraient profiter d’un taux d’adoption accru au cours des prochaines années :
« Je pense que les crypto-monnaies continueront à exister, qu’elles seront de plus en plus répandues, mais qu’elles feront partie intégrante d’un écosystème. Elles ne seront toutefois pas aussi dominantes que ce qu’ont cru jusqu’à présent les “early adopters” », a‑t-il lancé.
Le dirigeant a ajouté que les actifs numériques n’allaient pas, selon lui, remplacer les monnaies fiduciaires. C’est d’ailleurs cette approche qui l’avait rendu sceptique vis-à-vis du Bitcoin – un actif qui lui avait été présenté comme une monnaie universelle, mais qui ne disposerait pas, à ses yeux, des caractéristiques intrinsèques d’une monnaie.
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Malgré tout, M. El-Erian s’est dit impressionné par les aspects techniques du Bitcoin et des crypto-monnaies, et estime que ces actifs sont partis pour rester.
« Je n’avais pas initialement effectué de distinction entre les crypto-monnaies et la technologie sur laquelle elles s’appuient. Je ne les voyais que comme un tout. Au fur et à mesure, j’ai pu en apprendre plus ».
Références : Bitcoinist, Reuters