Le cofondateur du géant Uber n’est pas encore rassasié. Après avoir « disrupté » le secteur du transport de personnes, il compte désormais s’attaquer à l’univers des paiements, en créant une nouvelle crypto-monnaie baptisée « Eco ».
Introducing https://t.co/hojcQhgW5E 🙂 https://t.co/7hSRgEHgSf // @eco
— Garrett Camp (@gc) 1 mars 2018
L’entrepreneur, à la tête d’une fortune estimée à 4,8 milliards de dollars, souhaite ainsi offrir une alternative au Bitcoin et aux monnaies fiduciaires pour permettre d’effectuer facilement des paiements à travers le monde.
Voici ce qu’il a déclaré cette semaine au site Fortune :
« J’ai réalisé que je ferais mieux de lancer un nouveau projet en partant d’une autre philosophie, en nouant des partenariats avec des universités, des scientifiques ainsi que des instituts de recherche – comme ce qu’a fait l’internet ».
M. Camp a expliqué qu’il avait opté pour le nom « Eco » car il s’agit d’un nom court, simple à prononcer dans de nombreuses langues, et qu’il évoquait différents termes comme « écosystème », « économie » ou encore « ecommerce ».
Eco veut s’imposer en tant qu’alternative au Bitcoin
La Fondation Eco, une organisation à but non lucratif, souhaite que son actif numérique puisse constituer « une monnaie internationale plus simple, plus sécurisée et plus rapide que ne l’est le recours à de l’argent liquide ».
Dans son White Paper, elle s’en prend au Bitcoin, qu’elle présente comme un « investissement spéculatif » plutôt que comme « un moyen d’échange » – un rôle que compte bien endosser ce nouvel actif numérique.
Voici les trois éléments qui constituent, selon M. Camp et ses équipes, les principales limites du BTC :
- Quelques détenteurs se partagent une part importante des coins disponibles
- Un processus de minage gourmand en énergie
- Un actif qui peut être perçu comme étant lié à des activités frauduleuses
Et voici les principales missions que compte poursuivre Eco :
- « former un réseau vérifié, au sein duquel les noeuds seront gérés par des universités » (plutôt que s’appuyer sur les mineurs qui prennent l’initiative, comme dans le cas du Bitcoin, de participer au réseau)
- « mettre en place un système permettant de générer des tokens de manière coordonnée et moins gourmande en énergie »
- « Accroître […] l’offre totale de tokens » de manière progressive
- « Offrir des applications web et mobile simples à utiliser »
1000 milliards d’Ecos seront proposés
Au même titre que pour le Bitcoin, l’offre d’Ecos sera limitée. Mais alors que, d’ici à l’année 2140, 21 millions de BTCs auront été émis, Eco fixe le seuil à 1000 milliards de coins, afin de permettre à « des milliards d’utilisateurs de posséder des centaines de tokens ECO plutôt qu’une toute petite fraction d’un token plus rare ». La société explique ainsi dans son White Paper qu’il est bien plus simple de régler 1,25 ECOs pour un objet que de devoir envoyer 0.000000125 BTC.
La Fondation Eco compte par ailleurs offrir gratuitement 50% de l’offre de tokens aux « early-adopters » de sa monnaie.
Sur le site d’Eco (dont la version française est déjà disponible), l’actif est présenté comme étant « la monnaie numérique pour tous » :
Notez qu’il est possible d’obtenir gratuitement son premier Eco en fournissant ses coordonnées.
Pour assurer la sécurité de sa blockchain, Eco est actuellement en train de mettre en place un réseau mondial d’universités. Ses équipes estiment que ceci pourrait l’aider à « déployer une infrastructure coopérative, distribuée de manière juste ».
Enfin, la startup, dont le premier « testnet » devrait être lancé d’ici quelques mois, ne prévoit pas de lever des fonds à travers la mise en place d’une Initial Coin Offering.
De nombreuses réactions
Sur les réseaux sociaux, les réactions semblaient être majoritairement positives.
Makes sense to tie it to the inevitable cost of a human’s education. Building the financial system around inevitable student loans and solving the problem of paying teachers is a vision worth rallying around at least for now ! Good luck
— Geoff Lewis (@gplewis) 2 mars 2018
Certains indiquaient toutefois que la concurrence était rude, et qu’il faudra parvenir à convaincre un nombre suffisant d’utilisateurs pour bénéficier d’un effet de réseau :
That’s great ! But there are already coins claiming to be thee daily transaction coin for crypto. The primary road block is mass adoption, something none have pulled off yet. Best of luck to the Eco team ! #cryptocurrency #eco #uber
— PeasantForHire (@PeasantForHire) 2 mars 2018
Quelques voix dissonantes se sont également faites entendre, comme celle d’Eric Diepeveen, qui regrettait la manière dont seront distribués ces tokens :
Le White Paper d’Eco ne propose pour l’instant que peu de détails concernant la technologie sur laquelle compte s’appuyer cette nouvelle crypto-monnaie. On devrait sans doute pouvoir en savoir davantage au cours des prochaines semaines.