Arnaques Aspect Légal

Les deux fondateurs de la startup Centra arrêtés pour fraude

Le site Centra.tech

La Secu­ri­ties and Exchange Com­mis­sion amé­ri­caine a arrê­té les deux fon­da­teurs de la star­tup Cen­tra, qui sont accu­sés d’a­voir « orches­tré une ICO frau­du­leuse ».

« Une prétendue startup de services financiers »

Siege Securities and Exchange commission« La SEC met fin à un dis­po­si­tif frau­du­leux impli­quant une ICO non enre­gis­trée ». Voi­ci le titre du com­mu­ni­qué publié hier par le gen­darme de la bourse amé­ri­caine, la Secu­ri­ties and Exchange Com­mis­sion.

L’a­gence gou­ver­ne­men­tale s’en est prise à la star­tup Cen­tra Tech, qui avait récol­té plu­sieurs dizaines de mil­lions de dol­lars fin 2017 pour mettre au point une carte de cré­dit per­met­tant de dépen­ser faci­le­ment ses cryp­to-mon­naies.

« La SEC a accu­sé hier les deux co-fon­da­teurs d’une pré­ten­due star­tup de ser­vices finan­ciers d’a­voir orches­tré une ICO frau­du­leuse, qui a per­mis de lever l’an­née der­nière 32 mil­lions de dol­lars auprès de plu­sieurs mil­liers d’in­ves­tis­seurs. Les auto­ri­tés cri­mi­nelles ont arrê­té les deux accu­sés », pré­cise l’or­ga­nise fédé­ral de réglementation.

Portefeuille de paiement de Centra

Les deux co-fon­da­teurs de Cen­tra Tech IncRobert Far­kas et Soh­rah Shar­ma, sont accu­sés d’a­voir « éla­bo­ré une ICO frau­du­leuse, à tra­vers laquelle Cen­tra offrait et ven­dait des inves­tis­se­ments non enre­gis­trés grâce au token CTR. M. Shar­ma et M. Far­kas auraient décla­ré que les sommes levées grâce à cette ICO les aide­rait à conce­voir un panel de pro­duits finan­ciers ».

« Ils avaient décla­ré, par exemple, qu’ils offri­raient une carte de cré­dit recon­nue par Visa et Mas­ter­card, qui per­met­trait aux uti­li­sa­teurs de conver­tir ins­tan­ta­né­ment leurs cryp­to-mon­naies en dol­lars amé­ri­cains, ou en d’autres mon­naies », pour­suit la SEC.

M. Sharma et M. Farkas
Robert Far­kas et Soh­rah Sharma

Les deux cofon­da­teurs font éga­le­ment l’ob­jet d’un recours col­lec­tif inten­té en décembre 2017 par des inves­tis­seurs qui sou­haitent récu­pé­rer les sommes trans­mises à la star­tup. Ils reprochent aux deux entre­pre­neurs d’a­voir effec­tué des décla­ra­tions trom­peuses et d’a­voir ven­du des titres finan­ciers non enregistrés.

Un projet soutenu par de nombreuses célébrités

La SEC a pré­ci­sé qu”  »en réa­li­té […], Cen­tra n’a noué aucun par­te­na­riat avec Visa ou mas­ter­card ».

Elle a ajou­té que les fon­da­teurs de Cen­tra auraient payé plu­sieurs célé­bri­tés pour pro­mou­voir leur ICO :

« La SEC pré­sume que, pour pro­mou­voir leur ICO, mes­sieurs Shar­ma et Far­kas ont créé des iden­ti­tés fic­tives ados­sées à des bio­gra­phiques impres­sion­nantes, ont pos­té des élé­ments mar­ke­ting faux ou trom­peurs sur le site de Cen­tra, et ont payé des célé­bri­tés pour pro­mou­voir leur ICO sur les réseaux sociaux ».

Voi­ci ce que Steve Pei­kin, le co-direc­teur de la Divi­sion of Enfor­ce­ment de la SEC, a indi­qué dans le com­mu­ni­qué de presse publié par l’or­gane de régulation :

« Nous sup­po­sons que les accu­sés se sont lar­ge­ment appuyés sur les par­rai­nages de célé­bri­tés et sur les réseaux sociaux pour pro­mou­voir leur dis­po­si­tif. Ces par­rai­nages et ces pro­cé­dés mar­ke­ting ne consti­tuent pas un sub­sti­tut à un enre­gis­tre­ment auprès de la SEC, aux règles en matières de trans­pa­rence et aux véri­fi­ca­tions effec­tuées par les investisseurs ».

L’ICO avait notam­ment été pro­mue par le boxeur Floyd May­wea­ther Jr., qui avait, en sep­tembre 2017, invi­té ses fol­lo­wers à par­ti­ci­per à cette levée de fonds :

floyd mayweather Centra

Notons tou­te­fois qu’au­cune autre célé­bri­té n’est citée dans le com­mu­ni­qué de la SEC.

Voi­ci ce que l’on pou­vait lire dans un article du New York Times rédi­gé par Natha­niel Pop­per, inti­tu­lé « Com­ment Floyd May­wea­ther a aidé deux jeunes de Mia­mi à deve­nir riches » et daté du 27 octobre 2017 :

« Cette carte de cré­dit est pré­sen­tée comme un nou­veau pro­duit, qui per­met de dépen­ser ses mon­naies vir­tuelles dans tous les lieux où les cartes Visa sont accep­tées. Le site de la socié­té mon­trait des cartes Cen­tra arbo­rant le logo de Visa ».

« Il y a tou­te­fois un pro­blème avec ce plan. D’a­près une porte-parole de Visa, la star­tup n’au­rait pas reçu l’au­to­ri­sa­tion de pou­voir uti­li­ser la carte Cen­tra sur le réseau Visa – et ne l’au­rait même pas deman­dé. Après que le New York Times ait contac­té Visa, Cen­tra a sup­pri­mé de son site l’en­semble des men­tions rela­tives à Visa », avait aver­ti le journaliste.

Un token toujours valorisé à plusieurs millions de dollars

Rap­pe­lons que la valo­ri­sa­tion du CTR avait briè­ve­ment flir­té avec le seuil des 300 mil­lions de dol­lars, au début du mois de jan­vier dernier :

Mais si le cours du Cen­tra a for­te­ment chu­té suite au com­mu­ni­qué de la SEC, la « capi­ta­li­sa­tion » de l’ac­tif était tou­jours égale, lors de la rédac­tion de cet article, à près de 7 mil­lions de dol­lars :

L'évolution de la capitalisation du Centra (CTR)

Si la valo­ri­sa­tion du CTR par­ve­nait à se main­te­nir à un niveau rela­ti­ve­ment éle­vé, c’é­tait sans doute lié aux agis­se­ments de cer­tains inter­nautes, qui inci­taient les inves­tis­seurs à conser­ver leurs coins contre vents et marées :

Binance a pour­tant évo­qué cette nuit « les risques impor­tants liés au tokens CTR, à la lumière des infor­ma­tions […] concer­nant des agis­se­ments contro­ver­sés et frau­du­leux, de la part des membres asso­ciés à l’é­quipe de Cen­tra Tech ». La pla­te­forme d’é­change a ajou­té qu’elle « pour­rait prendre des ini­tia­tives, notam­ment un déré­fé­ren­ce­ment ». Si ce der­nier devait être appli­qué, il serait assor­ti d’un pré­avis d’au moins 72 heures.

Réfé­rences : News.Bitcoin, Coin­Desk

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