Alors que la Chine et la Corée du Sud ont commencé à s’en prendre aux plateformes d’échange de crypto-monnaies, le Gouverneur de la Banque centrale de Malaisie a indiqué que le pays préparait un cadre réglementaire en vue de réguler l’utilisation des monnaies numériques dans le pays.
De nouvelles régulations pour les crypto-monnaies
Il y a quelques mois, le gouvernement chinois avait décidé d’imposer des interdictions concernant les activités liées aux crypto-monnaies.
Elles portaient principalement sur les ICOs (les levées de fonds en crypto-monnaies). Le gouvernement a ainsi exigé que les entrepreneurs à l’origine de ces ventes de token cessent immédiatement leurs activités et remboursent les investisseurs.
Peu de temps après, la Financial Services Commission sud-coréenne avait déclaré elle aussi l’interdiction de l’ensemble des ICOs.
Pour certains observateurs, ces interdictions pourraient n’être que temporaires. Elles seraient destinées à permettre à ces deux gouvernements de mener des études complémentaires au sujet de ces nouvelles formes de financement, afin de mettre en place un cadre réglementaire adapté, qui puisse protéger les investisseurs.
Par ailleurs, le gouvernement chinois avait fait grand bruit en demandant à certaines plateformes d’échange de crypto-monnaies de mettre un terme à leurs opérations, jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire approprié soit instauré.
Mais au-delà de la protection des investisseurs, ces gouvernements semblent également chercher à limiter les risques de blanchiment d’argent et de financement d’actes terroristes.
Un cadre réglementaire autour des crypto-monnaies devrait être prochainement mis en place en Malaisie
Muhammad bin Ibrahim, le Gouverneur de la Bank Negara Malaysia (la banque centrale de Malaisie), a déclaré ce mercredi que son pays élaborait un système de régulation autour des crypto-monnaies, destiné à le protéger face aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
À l’occasion du Counter-Terrorism Financing Summit, l’homme a expliqué que, à partir de l’année prochaine, les entités qui convertiraient des crypto-monnaies en monnaies « classiques » seront considérées comme des “institutions déclarantes” soumises à la loi Anti-Money Laundering, Anti-Terrorism Financing and Proceeds of Unlawful Activities.
Ces institutions déclarantes devront ainsi s’engager à mettre en place des mesures préventives, destinés à ce qu’elles ne soient pas utilisées pour mener des opérations de blanchiment d’argent ou pour financer des actes terroristes.
« Il s’agit d’éviter que des activités criminelles et illicites puissent se servir du système, et d’assurer la stabilité et l’intégrité de notre système financier, » a expliqué Muhammad bin Ibrahim.
Il n’a toutefois pas indiqué la date à laquelle ces régulations seront mises en place.
En évoquant le financement du terrorisme en Malaisie, M. Ibrahim a confié que le nombre de déclarations d’opérations douteuses effectuées par des institutions financières avait augmenté cette année.
Dans les six premiers mois de l’année, les autorités malaisiennes auraient ainsi reçu 346 signalements liés à des suspicions de financement d’actes terroristes, contre seulement 93 signalements en 2015.
Ces dernières années, le pays a arrêté des centaines de personnes suspectées d’entretenir des relations avec des groupes terroristes. La Malaisie est en alerte depuis que des kamikazes et des hommes armés liés à l’État islamique aient conduit de nombreuses attaques à Jakarta, la capitale du voisin indonésien, en janvier 2016.
Une attaque à la grenade dans un bar, situé dans la banlieue de Kuala Lumpur, avait par ailleurs fait 8 blessés en juin 2016. L’État islamique a revendiqué ces actes.
Michael Keenan, ministre de la Justice australienne, échange depuis plusieurs années des informations avec l’Indonesie, la Malaisie et d’autres pays de la région.
“Nous partagerons toutes les informations que nous avons en notre possession, qui seraient liées à la sécurité de nos amis dans la région. Je m’attends à ce que ceux-ci en fassent de même, » a déclaré M. Keenan lors du Counter-Terrorism Financing Summit.
Références : Bitcoinist, Reuters