Le ministère des Finances du Koweït aurait déclaré qu’il ne reconnaissait pas officiellement le Bitcoin, et que les institutions financières du pays avaient l’interdiction de réaliser des opérations de trading de crypto-monnaies. D’après certains observateurs, les autorités n’auraient pas la possibilité de réguler ces activités, les monnaies numériques n’étant pas officiellement reconnues par l’État.
Une activité difficile à appréhender
Selon Arab Times, des sources proches du ministère ont expliqué que, suite à la récente flambée des cours des crypto-monnaies, la Banque centrale du Koweït avait interdit aux institutions financières et aux banques de spéculer sur la valeur des monnaies numériques.
Cependant, ces mêmes sources ont indiqué que ni le ministère des Finances ni la banque centrale ne pouvaient totalement réglementer les échanges de Bitcoins dans le pays, dans la mesure où celles-ci ne reconnaissent pas officiellement la crypto-monnaie. Par ailleurs, les échanges de Bitcoins « échappent au contrôle » des autorités puisqu’ils se déroulent entièrement sur Internet, toujours selon ces sources.
Alors que le cours du Bitcoin n’est soutenu par aucune autorité centrale, ces sources proches du ministère des Finances ont ajouté que la banque centrale avait récemment demandé au ministère du Commerce et de l’Industrie de prendre des mesures visant à alerter les épargnants sur les risques liés aux monnaies numériques.
Arab Times avait indiqué le 16 décembre dernier que les citoyens koweïtiens étaient très actifs dans le trading de Bitcoin, notamment suite à la forte hausse du cours de la monnaie numérique cette année.
Des sources proches du bureau du Procureur général ont affirmé que la loi koweïtienne n’aurait pas la possibilité d’interdire le trading sur internet, dans la mesure où celui-ci est déjà soumis à la loi relative aux « e‑programs ».
« Néanmoins, les bénéfices issus du trading de Bitcoin qui sont transférés depuis l’étranger vers le Koweït sont considérés comme illicites, dans la mesure où la loi koweïtienne ne reconnait pas ces monnaies, » ont-elles précisé.
Vole-face du côté des Émirats arabes unis
Dans le reste du Moyen-Orient, on peut citer le cas de la Banque centrale des Émirats arabes unis, qui avait fait volte-face en février dernier en indiquant que l’utilisation du Bitcoin n’était pas interdite dans le pays.
En effet, cette déclaration faisait suite à la parution, le 1er janvier dernier, d’un cadre légal entourant les paiements effectuées en crypto-monnaie. On pouvait y lire que « toutes les monnaies virtuelles (et toutes les transactions liées à celles-ci) [étaient] interdites. »
Elle avait pourtant indiqué ceci, quelques semaines plus tard : « Cette interdiction ne concerne pas la “monnaie virtuelle”, qui se définit comme tout type d’actif numérique utilisé comme un moyen d’échange, une unité de compte, ou une forme de réserve de valeur. »
Une prise de position radicalement différente, qui montre que certains gouvernements rencontrent des difficultés pour trouver une réponse adaptée à l’émergence de l’utilisation des crypto-monnaies au sein des populations.
Références : CoinDesk, ArabTimes