Un bug dans la mise à jour de la blockchain ICON en 2020 avait permis à un utilisateur d’émettre plusieurs millions de tokens ICX, pour une valeur de 7,8 millions de dollars.
Un amateur de cryptomonnaies avait tiré profit d’un bug dans le réseau ICON pour émettre de nombreux tokens ICX. Un juge fédéral californien vient de l’autoriser à réclamer la propriété de ces tokens.
Lundi dernier, le juge William H. Orrick a déclaré que les allégations du plaignant, Mark Shin, qui reproche à la Fondation ICON d’avoir gelé ses actifs après qu’il a tiré profit de ce bug, étaient fondées. Il estime par ailleurs que cette affaire soulève de nouvelles questions au sujet de la propriété numérique.
D’après les documents déposés devant le tribunal, M. Shin a découvert une faille dans le code du réseau ICON après une mise à jour intervenue en août 2020. En essayant de transférer ses tokens « stakés », il a réalisé que 25 000 nouveaux tokens étaient apparus dans son portefeuille.
Il a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un « bug visuel lié au logiciel de portefeuille ». En répétant la manœuvre, il s’est rendu compte qu’il avait obtenu une nouvelle fois 25 000 tokens ICX.
Cette faille lui a permis de créer un total de 14 millions tokens ICX, alors d’une valeur d’environ 7,8 millions de dollars. Il a ensuite transféré une partie de ces tokens vers les plateformes d’échange Kraken et Binance afin de les revendre.
Selon la décision du tribunal, M.Shin a reconnu que les « auteurs et les développeurs de la mise à jour du réseau n’ont certainement pas cherché à ce que celle-ci se comporte ainsi ». Il estime toutefois être le détenteur de plein droit de ces tokens, puisque les modifications du code ont été implémentées par les développeurs.
Mais ICON ne l’entend pas de cette oreille. L’entreprise a demandé à Binance et à Kraken de geler les comptes de M. Shin, en expliquant qu’il avait attaqué le réseau.
Le juge a accepté les revendications du plaignant quant aux droits de propriété sur les tokens, permettant ainsi à l’affaire de se poursuivre, en déclarant :
« La question à ce stade consiste à savoir si M. Shin peut demander à obtenir la possession légale de ces tokens ICX. J’estime que c’est le cas ».
Ted Normand, l’avocat représentant M. Shin, a déclaré que cette affaire soulevait des questions relatives au pouvoir des sociétés gérant des réseaux décentralisés :
« Soit vous êtes une société de finance décentralisée émettant des actifs, soit vous ne l’êtes pas. Vous ne pouvez pas prétendre proposer un écosystème décentralisé uniquement lorsque ça vous arrange ».
Lors de la rédaction de cet article, l’ICX s’échangeait à 1,19 dollar sur les marchés. Il était très loin de son record historique de 12,64 dollars, enregistré le 9 janvier 2018.
Les 14 millions de tokens émis par M. Shin valent aujourd’hui 16,66 millions de dollars.
Références : CoinTelegraph, CoinMarketCap