Partout dans le monde, les régulateurs ont été nombreux à avoir été surpris par la croissance spectaculaire du Bitcoin et du marché des crypto-monnaies en 2017. Et ils se sont sans doute rendus compte qu’ils ne disposaient, pour beaucoup, pas des moyens suffisants pour encadrer efficacement ce phénomène.
Faut-il créer une « crypto-police » ?
Aux États-Unis, les organismes de réglementation financière – au premier rang desquels la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) – semblent rencontrer des difficultés pour faire face à l’émergence des devises numériques.
Cette problématique a été évoquée dans un article intitulé « Le Congrès devrait-il créer une “crypto-police” ? », publié le New York Times – un article rédigé par Peter J. Henning, enseignant au sein de la faculté de droit de l’Université Wayne State.
Il y explique que les régulateurs ne seraient, pour l’instant, pas en mesure d’exercer un contrôle sur le marché des crypto-monnaies. Il fustige ainsi le cadre réglementaire actuel, qu’il juge obsolète, et qui n’offrirait aux deux gendarmes financiers que des pouvoirs limités.
Il pointe également du doigt la bureaucratie, perçue comme étant trop pesante, mais aussi le manque d’expérience des agences de la SEC et de la CFTC, qui ne maîtriseraient pas bien, pour la plupart, ces nouveaux outils.
Should Congress create a crypto-cop ? https://t.co/lkb2il30D8
— DealBook (@dealbook) 15 février 2018
C’est la raison pour laquelle il estime que « l’attribution de responsabilités à l’un (ou aux deux) nécessitera des moyens supplémentaires, qui leur permettraient d’élaborer des règles et de mettre en place une supervision plus efficace ».
Et de conclure ainsi :
« La création, par exemple, d’une commission sur les échanges de crypto-monnaies pourrait permettre d’apporter une réponse à l’émergence de ces actifs, difficiles à classer, sans avoir à faire face aux problèmes liés à une bureaucratie extrêmement lourde. »
La Suisse s’interroge
Les difficultés rencontrées par les organismes de régulation financière s’appliquent également de l’autre côté de l’Atlantique.
Ainsi, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) suisse a récemment cherché à clarifier sa position vis-à-vis des Initial Coin Offerings (ICOs). Elle a décidé qu’une grande partie des tokens se verront appliquer les lois du pays relatives aux titres financiers.
Voici les remarques du Financial Times à ce sujet :
« Cela a créé un dilemme pour les responsables politiques et les régulateurs suisses : jusqu’où doivent-ils aller dans leur volonté d’encourager un « Far West » numérique ? »
Heavy-handed regulations on cryptocurrency would curb the innovation that has allowed the industry to flourish thus far. https://t.co/6KcralwkXD
— Competitive Enterprise Institute (@ceidotorg) 12 février 2018
On peut espérer qu’à travers le monde, les régulateurs décideront de ne pas entraver la croissance de l’écosystème. Dans le même temps, certains observateurs estiment que ces organismes devraient rester relativement impuissants face à l’émergence d’actifs qui sont émis et gérés de manière totalement décentralisée.
Référence : Bitcoinist, The New York Times