- Au total, 453 000 Bitcoins auraient été saisis ou confisqués à travers le monde, soit environ 2,6% de l’offre actuelle en circulation.
- Le gouvernement américain a saisi près de 200 000 BTCs. Il a vendu la majorité de ces coins, pour un prix moyen de 780 dollars.
- Il pourrait encore détenir entre 4 100 et 10 000 BTCs.
La résistance à la censure est sans doute l’une des principales propositions de valeur de Bitcoin. Pour faire simple, si un individu suit certaines bonnes pratiques, aucun juridiction ne peut, en théorie, parvenir à saisir ses BTCs. Car la seule personne capable de transférer ces coins est le détenteur de la clé privée du portefeuille qui y est associé.
Pourtant, de nombreux cas de saisie ont émergé ces derniers années, montrant que certains criminels doivent faire preuve de négligence avec la conservation de leurs clés privées.
Ainsi, selon des recherches menées par le site anglophone The Block, plus d’un Bitcoin sur 40 aurait fait l’objet d’une saisie.
En octobre, un journaliste du site Delaware Online écrivait que « de nombreux analystes Bitcoin estiment que le gouvernement américain contrôle un plus grand nombre de BTCs que n’importe qui d’autre dans le monde ».
Let that sink in :https://t.co/ciCUx4Jziu pic.twitter.com/lGRarc1qDw
— Emin Gün Sirer (@el33th4xor) October 27, 2018
Mais cette déclaration puisait sa source dans un article publié par le site Wired en décembre 2013. On avait alors appris que les autorités américaines contrôlaient environ 174 000 Bitcoins – un butin qui avait précédemment appartenu à Ross Ulbricht, le fondateur de la place de marché darknet Silk Road. Ces BTCs représentaient, à l’époque, 1,5% de la totalité des coins en circulation.
Mais la situation a, depuis, beaucoup évolué.
Ainsi, il semble faux d’affirmer que le gouvernent américain serait le premier détenteur de Bitcoins, dans la mesure où il s’est séparé un grand nombre de coins dans le cadre de ventes aux enchères. En juin 2014, une partie de ce stock avait ainsi été obtenue par le capital risqueur Tim Draper. Une autre portion fut ensuite écoulée pour 48,2 millions de dollars en septembre 2018.
Si les autorités américaines détiennent toujours un certain nombre de Bitcoins, ce chiffre est sans aucun doute moins élevé qu’il ne l’était il y a encore quelques années. Selon les estimations de TheBlock, elles posséderaient au moins 4 100 BTCs, et probablement pas plus de 10 000 BTCs.
Au total, les États-Unis ont saisi environ 198 000 Bitcoins, à travers au moins une centaine d’affaires criminelles, civiles et administratives. Le pays a vendu 98% de ces BTCs, pour un montant de 151 millions de dollars – soit un prix de vente moyen de 780 dollars.
200 000 BTCs saisis par la Bulgarie ?
La supposée plus grande confiscation de Bitcoins de l’histoire fait toujours l’objet d’une controverse.
Le 19 mai 2017, le Southeast European Law Enforcement Centre (SELEC) avait publié un communiqué intitulé « Plus de 200 000 Bitcoins, pour une valeur de 500 millions de dollars, ont été obtenus par les autorités bulgares ».
« Il a été établi que les membres d’une organisation criminelle ont investi dans des Bitcoins des sommes obtenues grâce à des activités illicites », pouvait-on lire dans ce communiqué.
Ivan Geshev, le directeur d’un bureau spécial du Procureur, avait pourtant déclaré quelques mois après « qu’aucun Bitcoin n’avait été saisi ». Ainsi, il est possible que le SELEC n’ait jamais réellement eu accès aux clés privées permettant de transférer ces BTCs.
Si l’on décide toutefois de prendre en compte cette affaire, 453 000 Bitcoins auraient été, au total, saisis à travers le monde – soit environ 2,6% de l’offre actuelle en circulation.
Il convient toutefois de noter qu’une large majorité (85,6%) de ce montant proviendrait de seulement deux affaires criminelles : Silk Road et SELEC.
Le tableau ci-dessous référence l’ensemble des saisies rendues publiques et portant sur des montants supérieures à 500 000 dollars que le site The Block a été en mesure de retrouver.
Il reste surprenant de constater que les saisies de Bitcoins soient si courantes, alors que les criminels pourraient, en théorie, empêcher les autorités d’avoir accès à leurs coins. On peut d’ailleurs penser que ces chiffres sont susceptibles de diminuer au fil des années, puisque ces individus pourraient être amenés à s’appuyer sur des pratiques plus ingénieuses pour dissimuler leurs clés privées.
Référence : TheBlock