Alors qu’elle avait récemment adopté une position sévère à l’égard du Bitcoin, la Turquie semble bien partie pour lancer prochainement sa propre monnaie numérique nationale, le Turkcoin.
La Turquie souhaite lancer son Turkcoin
Alors que le Bitcoin avait récemment été jugé par les autorités religieuses du pays comme incompatible avec les lois de l’Islam, le Parti d’action nationaliste (MHP), en coopération avec le Parti de la justice et du développement (AKP), souhaite soutenir la création d’une monnaie numérique nationale.
Comme l’a rapporté le site d’information Al-Monitor, Ahmet Kenan Tanrikulu, le vice-président du MHP, a présenté une proposition visant à créer un « Bitcoin national », le Turkcoin. L’ancien ministre souhaite que son pays se tourner vers les nouvelles technologies, et estime que la Turquie doit prendre cette initiative « avant qu’il ne soit trop tard ».
Voici ce qu’il a déclaré (la traduction est approximative) :
« Le monde se tourne vers un nouveau système numérique. La Turquie devrait créer ses propres système et monnaie numériques avant qu’il ne soit trop tard.
Nous devons créer une infrastructure pour la base de données blockchain. Il existe aujourd’hui près de 1400 monnaies numériques dans le monde, et de nombreux pays les utilisent. Nous devons, nous aussi, créer une monnaie numérique, basée sur les sociétés qui font partie de notre fonds souverain. Dans la mesure où il existe une forte demande, nous devrions créer et lancer notre propre monnaie numérique. Le fait d’opposer ces monnaies ne fait pas sens. Il s’agit d’un problème national qui nécessite un consensus national ».
Cette monnaie numérique, présentée à travers un document de 22 pages qui n’a pas été rendu public, devrait se calquer sur le modèle des titres financiers adossés au fonds souverain turc, au sein duquel on retrouve de grandes entreprises telles que Turkish Airlines, la Ziraat Bankası, ou encore Türk Telekom.
Selon l’homme politique, un tel mécanisme permettrait au investisseurs de bénéficier d’un risque maîtrisé, tout en obtenant des rendements plus élevés que ceux offerts par les obligations souveraines.
Il y a quelques jours, Mehmet Simsek, le vice-Premier ministre, avait également fait part de l’intention du gouvernement d’émettre une monnaie numérique nationale.
Mieux réguler l’utilisation des crypto-monnaies dans le pays
Dans ce rapport, M. Tanrikulu appelle à la mise en place d’un cadre réglementaire plus strict autour des actifs numériques, indiquant que « de nombreuses entreprises acceptent les paiements en crypto-monnaies, et [que] le nombre de clients qui utilisent ces monnaies augmente de manière très rapide ».
C’est sur ce cadre réglementaire que plancheraient actuellement le ministère des Finances et le Capital Markets Boards, le gendarme financier du pays.
La Turquie pourrait ainsi emboîter le pas au Venezuela, qui a récemment lancé l’ICO de son « Petro », une monnaie controversée censée être garantie par une partie des réserves de pétrole du pays. Le président Nicolás Maduro a indiqué cette semaine qu’il était parvenu à lever l’équivalent de 735 millions de dollars lors du premier jour de la phase de pré-vente de cet actif.
Référence : Cryptovest, CCN