Jack Dorsey l’a promis : Twitter va tout faire pour s’attaquer aux escroqueries liées aux crypto-monnaies qui sont venu polluer le réseau social.
Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de figures de l’écosystème ont été victimes d’usurpateurs, qui tentent de profiter de la naïveté de certains néophytes pour obtenir des Bitcoins, des Ethers, des Litecoins, ou d’autres crypto-monnaies.
En voici un exemple typique :
Ici, un escroc reprend la photo de profil de Charlie Lee, en utilisant un nom d’utilisateur qui ressemble à celui du créateur du Litecoin (@SatoshigLite au lieu de @SatoshiLite). Il va ensuite répondre à un tweet de M. Lee, en déclarant qu’il compte offrir des Litecoins. Mais pour les obtenir, les internautes doivent d’abord envoyer quelques LTC à une adresse détenue par l’usurpateur.
Généralement, de nombreux comptes répondent de manière enthousiaste à ces tweets, leur conférant ainsi une certaine légitimité.
Cette escroquerie ressemble à s’y méprendre à celle des faux héritages, dans laquelle les victimes sont invitées à transférer plusieurs milliers d’euros à des individus pour pouvoir prétendre à une partie de la succession d’un riche défunt.
D’autres célébrités de la « crypto-sphère » ont été victimes de ces usurpations. C’est le cas de Changpeng Zhao, le CEO de Binance :
Celui-ci a d’ailleurs récemment du se résoudre à modifier son nom d’utilisateur, devenant ainsi « CZ (je n’offre pas de cryptos) ».
Même problème du côté de Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, qui utilise désormais le nom de « Vitalik “Non, je n’offre pas d’ETH” Buterin ». Il a rappelé à plusieurs reprises qu’il n’offrait ni Ethers, ni quelque autre crypto-monnaie que ce soit :
Or BTC. Or BCH. Or DOGE. Or Wild Beast Block. Yall are getting nothing.
— Vitalik « No I’m not giving away ETH » Buterin (@VitalikButerin) 4 mars 2018
And no, I am NOT giving away 5000 ETH in honor of this momentous occasion. Go back to the fiery depths of 4chan (or wherever you are from, I actually have no idea), scammers.
— Vitalik « No I’m not giving away ETH » Buterin (@VitalikButerin) 1 mars 2018
Et de proposer une règle très simple, qu’il invite tous les utilisateurs de Twitter à suivre :
Time that it takes for scammers to copy my new profile picture : 10 minutes.
DON’T TRUST ANYONE ASKING FOR OR OFFERING MONEY ON TWITTER.
DON’T TRUST ANYONE ASKING FOR OR OFFERING MONEY ON TWITTER.
DON’T TRUST ANYONE ASKING FOR OR OFFERING MONEY ON TWITTER. https://t.co/wcDAJoh6jD— Vitalik « No I’m not giving away ETH » Buterin (@VitalikButerin) 18 février 2018
Dans le même temps, de nombreux internautes ont rencontré des difficultés pour faire vérifier leur compte Twitter – une vérification qui permet pourtant de faciliter la distinction entre les comptes légitimes et ceux qui appartiennent à des usurpateurs.
Même si la plateforme rencontre des difficultés pour s’y attaquer, Twitter semble redoubler d’efforts pour mettre fin à ces escroqueries :
We are on it.
— jack (@jack) 6 mars 2018
« Nous nous en occupons », a assuré cette semaine Jack Dorsey, le CEO de Twitter, après que l’informaticien Emin Gün Sirer ait indiqué que « ces escroqueries [devenaient] incontrôlables ».
Mais cette chasse aux arnaques semble avoir causé du tort à certains comptes légitimes. C’est le cas de celui de Kraken – la neuvième plateforme au monde en termes de volumes échangés quotidiennement – qui a été brièvement banni dans le cadre de cette traque :
Sorry, guys. @TwitterSupport have permanently banned our @krakensupport account for « rules » against repeatedly warning you about the unmitigated scams in the replies. Looks like you’re on your own now. pic.twitter.com/KnR34yzds9
— Kraken Exchange (@krakenfx) 6 mars 2018
D’autres utilisateurs – comme par exemple Neeraj Agrawal, le directeur de la communication de l’association à but non lucratif Coin Center – ont indiqué que leur compte avait été « shadow-banned » par l’algorithme anti-spam de la plateforme. Twitter a toutefois rapidement pu remédier à la situation.
Il s’agit d’un véritable jeu du chat et de la souris auquel doit se prêter le réseau social californien, alors que les escrocs font preuve d’une créativité accrue pour tenter de passer entre les mailles du filet. S’il publiaient il y a encore quelques semaines directement les adresses des portefeuilles vers lesquels ils souhaitaient que les utilisateurs envoient leurs actifs numériques, ils utilisent désormais des URL raccourcies, ce qui vient compliquer la tâche de Twittter.
Gageons que la plateforme puisse rapidement trouver une solution à ce problème. On peut toutefois penser que, tant que des utilisateurs enverront des fonds à des adresses publiées sur le réseau, les escrocs devraient poursuivre cette activité – une activité malheureusement très lucrative, qui a déjà permis à certains d’entre eux de récolter l’équivalent de plusieurs dizaines de milliers de dollars de crypto-monnaies.
Référence : CCN
Envoyer moi 1 ETH à cette adresse : 0x***** [ndlr : adresse ETH supprimée]
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Rares sont ceux qui auraient osé… chapeau.
Le pire c’est qu’il existe des gogos pour le faire.…