L’Ukraine semble désormais déterminée à réguler l’utilisation des crypto-monnaies. Pour y parvenir, elle a décidé de mettre en place un groupe de travail qui doit plancher sur la création d’un cadre réglementaire adapté.
La Banque nationale étudie par ailleurs la possibilité de la création d’une ” »e‑hryvnia », alors que le ministère de la Justice indique que le Bitcoin est un fait qui s’impose, et qui doit être régulé.
Un groupe de travail pour offrir une réponse réglementaire adaptée
Les crypto-monnaies ont été au centre des débats qui se sont tenus récemment à Kiev, au sein du National Cybersecurity Coordination Center. C’est ce qu’indique le média Froklog, qui rapporte que les participants y auraient notamment évoqué la « circulation non contrôlée des crypto-monnaies en Ukraine ».
Pour certains représentants de la Banque nationale, du Service de sécurité et de la National Police d’Ukraine, l’absence de contrôle et l’anonymat qui prévalent autour des transactions en monnaies numériques en font un instrument de choix pour mener des opérations de blanchiment d’argent.
Ils ont également indiqué que celles-ci pouvaient être utilisées pour acheter des biens illicites, comme des produits stupéfiants ou des armes, ou pour financer des actes terroristes.
Le développement des crypto-monnaies ne doit pas être négligé.
C’est ce qu” Oleksandr Turchynov, le dirigeant du National Security and Defense Council du pays, a déclaré au cours d’un entretien. Il estime que si le gouvernement garde ses distances vis-à-vis de cette question, il laisse subsister un vide juridique qui pose une menace pour le pays, aussi bien pour son économie que pour sa sécurité intérieure.
Faisant suite à ces commentaires, le National Cybersecurity Coordination Center a décidé de mettre en place un groupe de travail chargé de mettre au point un cadre réglementaire autour des monnaies numériques. La Banque nationale, le ministère des Finances et le Service de sécurité d’Ukraine y seront représentés, ainsi que d’autres institutions du pays.
Sa mission ? Déterminer de quelle manière devrait fonctionner le marché des crypto-monnaies, et surtout quel mécanisme pourrait leur permettre de surveiller les transactions et de vérifier les identités des participants. Ce groupe de travail se verra également confier la lourde tâche de s’occuper de la question épineuse des impôts sur les revenus du capital liés à ces monnaies.
Pour y parvenir, il devra permettre aux autorités de collecter les données issues des plateformes d’échange de crypto-monnaies locales. Celles-ci seraient ainsi contraintes de conserver les enregistrement des transactions effectuées par leurs clients – des obligations auxquelles sont déjà soumises les autres institutions financières. Mais elles seraient surtout tenues de divulguer des informations relatives à leurs clients lorsqu’une « demande motivée » sera émise par les autorités.
Mettre en place un statut légal pour le Bitcoin
Cette réunion est intervenue quelques jours après une déclaration du ministre de la Justice, Pavel Petrenko, qui avait affirmé que « le Bitcoin [devait] être amené sur le terrain juridique ».
Au cours d’un entretien accordé dimanche 7 janvier au journal Segodnya, le dirigeant a indiqué que les crypto-monnaies continueront, quoi qu’il arrive, à être utilisées par les citoyens. C’est la raison pour laquelle il estime qu’il faudrait immédiatement les réguler.
« Le Bitcoin correspond déjà à une part non négligeable des transactions sur les marchés, y compris celles associées à des biens et à des services. C’est un fait », a‑t-il déclaré. Il a ajouté que l’ensemble des pouvoirs publics se devaient d’apporter une réponse à ce « phénomène public transnational. Sinon, ces transactions resteront en dehors de la loi. Quoi qu’il arrive, elles continueront à se produire ».
M. Petrenko estime que l’Ukraine aurait tout intérêt à collaborer avec les pays européens et avec les États-Unis, afin de mettre en place un statut légal unifié pour le Bitcoin.
Le parlement d’Ukraine, la Rada, a déjà commencé à étudier deux projets de loi ainsi qu’un amendement. Des modifications pourraient ainsi être apportées au code des impôts, afin que celui-ci puisse définir des règles concernant la taxation des revenus liés aux crypto-monnaies. Par ailleurs, certaines rumeurs indiquent de possibles exemptions pour les mineurs. Un rapport du parlement évoque de son côté les éventuelles conséquences liées à l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire.
Un e‑hryvnia ?
Au cours de cette réunion, la situation de la Banque nationale d’Ukraine a également été évoquée, en indiquant que celle-ci envisagerait « l’opportunité d’une émission de crypto-monnaie ».
Mais l’autorité financière a rapidement tenu à démentir ces propos. À travers un post publié sur Facebook, elle a expliqué qu’elle n’avait pas prévu de créer une nouvelle cypto-monnaie.
Elle a toutefois indiqué qu’elle envisageait la possibilité d’émettre une « e‑hryvnia » – une version numérique de la monnaie nationale. Celle-ci pourrait s’inscrire dans le projet d’une « économie sans espèces » que souhaite mettre en place le pays – un projet qui ambitionne d’accélérer les opérations bancaires, et de minimiser les coûts liés à l’émission de monnaies fiduciaires.
« La banque nationale étudie les innovations technologies modernes, et s’intéresse à un large champ d’applications potentielles ».
Référence : News.Bitcoin
Arrête ton char Ben-Hur ! On sait bien ou elle se situe la menace depuis le temps. L’histoire du monde en est malheureusement truffée de preuves. Et puis il faut relativiser car bien évidemment tout dépend aussi de quel côté on est situé, n’est-ce pas…