AB33, un utilisateur de la plateforme Bitfinex, a fait part de son intention d’organiser un recours collectif contre Ifinex – la société, basée dans les îles Vierges britanniques, qui, d’après Bitfinex, détiendrait et gérerait la plateforme d’échange. Cette annonce intervient peu après des problèmes de « flash-crashes », ainsi qu’une information selon laquelle Ifinex aurait été radiée du registre des sociétés singapouriennes.
AB33 a indiqué qu’il organisait une action collective contre Ifinex
Lundi dernier, @ArmandBouillet (AB33 [#DontGetTethered]) a publié ce message sur son compte Twitter :
Il a ainsi expliqué qu’il souhaitait « organiser un recours collectif contre iFinex. » AB33 accuse la plateforme de « manipulation de marché, » de « gérants trompeurs, » d” »offre publique de titres d’une société privée. »
Ces accusations semblent être en parties liées au tokens BFX de Bitfinex, et à leur conversion dans des actions iFinex, suite au piratage subi par la plateforme en 2016.
Après s’être faite dérober environ 72 millions de dollars appartenant à ses clients, la plateforme avait choisit de répartir ces pertes entre tous les utilisateurs – ce qui avait entraîné la conversion de 36% des fonds de ses clients en tokens BFX.
Alors que la bourse d’échange avait promis de rembourser ces tokens pour leur valeur correspondante en dollars, Bitfinex se serait rapidement mise à encourager ses clients à convertir leur tokens BFX en actions de la société.
Un individu, qui a depuis été menacé de poursuites judiciaires, a ainsi expliqué que la plateforme aurait continué à encourager la conversion des tokens BFX après avoir perdu le soutien des banques. Il a déclaré que cette information avait été dissimulée par la société à ses clients.
- À lire également : « Bitfinex brandit la menace de poursuites judiciaires »
AB33 a également accusé Ifinex d’avoir violé la loi des îles Vierges britanniques en émettant des actions pour une entité enregistrée en tant que société anonyme à responsabilité limitée.
Le« flash-crash » de la crypto-monnaie ETP sur Bitfinex
De nombreux « flash-craches », de 60 à 98%, avaient affecté les marchés sur Bitfinex.
La plateforme avait présenté ces événements comme étant liés à des « paniques sur de nombreux marchés, » expliquant que avoir pris « des mesures de protection » ayant permis de « limiter cette baisse. »
La société a nié le fait qu’un problème technique pourrait être à l’origine de ces chutes rapides de prix. Elle avait toutefois précédemment indiqué avoir été victime de plusieurs attaque DDoS à la fin du mois de novembre.
Un groupe Telegram a compilé des fichiers CSV, qui présenteraient les échanges qui se seraient déroulés lors du « flash-crash » de la crypto-monnaie Metaverse (ETP) sur Bitfinex. Voici ce que l’on pouvait retrouver sur un post medium, indiquant ce qui se serait produit sur Bitfinex :
D’après ce groupe, le cours d’ETP serait passé de 3,42 dollars à 0,11 dollars en deux secondes. Un individu aurait ensuit acheté 12 720 ETP, à des prix compris entre 2,751 et 3,40 pendant le crash, avant que le cours ne replonge à 0,11 dollars
Le groupe estime que les carnets d’ordres affichés sur Bitfinex pourraient avoir été manipulés – la plateforme aurait ainsi importé les carnets d’ordres d’autres bourses d’échange, dans le but de donner l’illusion une plus grande liquidité sur ses marchés. Il s’agit d’ailleurs d’une méthode que Giancarlo Devasini, le directeur financier de Bitfinex, aurait déjà avoué dans le passé avoir utilisé.
Ifinex aurait été radiée du registre des sociétés singapourien (ACRA)
Peu après le tweet publié par AB33, certains documents ont été publiés, indiquant que la société aurait été radiée du registre des sociétés singapourien en novembre dernier.
D’après ces documents, Ifinex et Renrenbee LTD (anciennement Bitfinex LTD) auraient été radiées de ce registre le 6 novembre dernier.
Si cette information est perçue comme importante, c’est principalement parce que certains observateurs indiquent que Bitfinex n’aurait pas précédemment informé ses clients que ces sociétés étaient enregistrées à Singapour. Il s’agit, semble-t-il, d’un nouveau couac – un couac qui vient intensifier les doutes liés à cette plateforme, souvent pointée du doigt pour son manque de transparence.
Références : Medium, news.Bitcoin.com, Telegram