Au Danemark, une italienne a été condamnée à six ans de prison pour avoir utilisé des Bitcoins afin d’engager un tueur à gages, qui était censé assassiner son petit ami.
Nous avons beaucoup de chance : il est aujourd’hui possible de commander des vêtements, de la nourriture ou des produits numériques avec une grande facilité, sans avoir à bouge de chez soi.
Et si la plupart des commandes effectuées sur internet sont parfaitement légales, on sait qu’une part d’entre elles concerne des produits ou des services illicites : stupéfiants, mots de passe volés… ou même des meurtres.
C’est ce qui s’est passé récemment au Danemark. Une femme de nationalité italienne, qui s’était installé dans le pays, ne supportait vraisemblablement plus son petit ami. Mais plutôt que de prendre la décision de le quitter, elle a choisi de se rendre sur le Darknet afin d’engager un tueur à gages, qui serait chargé d’assassiner son compagnon.
Si nous n’avons pas pu obtenir d’informations à ce sujet, il semblerait que le prétendu tueur à gages ne soit jamais passe à l’action, et qu’il se soit contenté de récolter les Bitcoins.
Des Bitcoins… contre un meurtre
Cette italienne, dont l’identité reste inconnue, a embauché le tueur à gages sur un site appelé « Crime Bay ».
Afin qu’il puisse se débarrasser de son petit ami, elle lui a fait parvenir une photo de la future victime, ainsi que son adresse. Elle était formelle : l’homme devait nécessairement utiliser un silencieux, et il devait être en mesure d’abattre son compagnon dès le premier tir.
Les médias qui ont couvert l’affaire ont insisté sur le prix de cette commande : 4,1 bitcoins – soit environ 4000 dollars lors de la signature du contrat. Mais, suite à la flambée du cours de la monnaie numérique cette année, ces coins représentent désormais la coquette somme de 73 000 dollars.
On peut donc se demander, dans cette affaire, ce qui a le plus affecté la commanditaire : les 6 années d’emprisonnement qu’elle va devoir purger, où le fait d’avoir dépensé ses Bitcoins, et de ne pas avoir anticipé la flambée du cours de la monnaie numérique.
6 années d’emprisonnement
L’italienne, âgée de 58 ans, a été condamné à 6 ans d’emprisonnement, après avoir avoir plaidé non coupable.
Une fois qu’elle aura purgé sa peine, elle sera expulsée du Danemark, un pays au sein duquel elle avait passé les trente dernières années.
La victime du complot était présente dans la salle d’audience lorsque le verdict a été prononcé, et a pu ensuite s’entretenir avec l’accusée, sans que l’on n’ait pu connaître la teneur de ses propos.
On peut espérer qu’il avait, lui aussi, pu acheter plusieurs Bitcoins lorsque ceux-ci ne valaient encore que quelques centaines d’euros.
Le Bitcoin, la monnaie des criminels ?
Cette affaire comporte tous les ingrédients dont raffole le grand public : un meurtre, un tueur à gages, le Dark Web et un service réglé en crypto-monnaie. Et, malheureusement, de telles histoires peuvent conduire certaines personnes à croire que la majorité des Bitcoins seraient utilisés pour s’offrir de tels services – ce qui est loin d’être le cas.
On sait d’ailleurs que plus de 90% des billets de banque américains contiendraient des traces de cocaïne – et pourtant, la majeure partie des transactions payées en espèces outre-atlantique concernent des achats parfaitement licites.
Il y a quelques jours, nous relayions les résultats d’une étude qui montrait que la part des Bitcoins destinés au financement d’activités illégales serait en baisse, et serait devenue minoritaire à partir de 2016.
On peut d’ailleurs penser que cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années.
Elle pourrait s’accélérer avec l’arrivée prochaine du Lightning Network autour du réseau Bitcoin. Celui-ci devrait permettre de profiter de paiements plus rapides et moins coûteux, et de favoriser ainsi la démocratisation de la monnaie numérique.
Références : Bitcoinist, SputnikNews, News.sky