Alors que les banques centrales de certains pays envisagent de créer leur propre monnaie numérique, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) s’inquiète des conséquences qui pourraient être liées à l’arrivée de ces actifs.
La BRI soumet ses inquiétudes
The world’s top central bank has said that the creation of crypto’s, by central banks could revolutionize the global financial system.
But the Bank for International Settlements says such a move would also carry fraud risks and expose banking centers to a risk of cyber attacks. pic.twitter.com/0k8BLlxhhH— Lords Of Crypto (@LordsOfCrypto) 13 mars 2018
Certaines nations semblent rêver d’un avenir « sans cash » – un avenir qui pourrait être rendu possible grâce à l’émission de monnaies numériques par les banques centrales. Ainsi, en Suède, la Riksbank espère proposer une e‑couronne, tandis que la Banque d’Angleterre pourrait dès cette année émettre sa propre monnaie digitale.
Mais, même s’il s’agirait d’actifs centralisés, la Banque des règlements internationaux (BRI) voit ces initiatives d’un mauvais œil. Business Insider rapporte ainsi que la banque des banques centrales a présenté dans une note les conséquences potentiellement désastreuses que pourraient avoir ces monnaies numériques sur le système financier mondial.
Ce rapport, rédigé notamment par Klaus Löber, conseiller principal à la Banque centrale européenne, et Aerdt Houben, directeur de la section stabilité financière de la Banque des Pays-Bas, précise que ces monnaies numériques pourraient venir « concurrencer » les monnaies fiduciaires. Et en provoquant une baisse du montant des dépôts bancaires, elles pourraient susciter une flambée des taux d’intérêt.
Voici ce qu’il est possible d’y lire :
« La mise en place d’une monnaie numérique émise par une banque centrale (CBDC) soulèverait des problèmes fondamentaux qui vont bien au-delà des systèmes de paiement, de la politique monétaire et de sa mise en œuvre. »
Les rédacteurs de cette étude estiment que l’arrivée d’une CBDC « pourrait accroître l’instabilité du financement des dépôts bancaires commerciaux. Même si elle était conçue principalement pour effectuer des paiements, une fuite vers la banque centrale peut se produire rapidement et à grande échelle en période de stress, ce qui obligerait les banques commerciales et la banque centrale à faire face à de telles situations. »
Et d’indiquer que ceci pourrait « renforcer la présence des banques centrales dans les systèmes financiers » et provoquer « des pertes économiques si ces entités étaient moins efficaces dans l’allocation des ressources que ne l’est le secteur privé ».
Et le BRI estime que le secteur économique ne serait pas le seul à pâtir de l’arrivée des CBDC. Elle juge que celles-ci pourraient « entraîner les banques centrales vers des territoires inexplorés et aboutir à une plus grande ingérence politique ».
« Une bulle, un ponzi et un désastre environnemental »
Ce n’est pas la première fois que la BRI mentionne les actifs numériques. Son directeur général, Agustin Carstens, avait déclaré le mois dernier que ces actifs constituaient une « menace pour la stabilité financière » et que le Bitcoin était « une bulle, un ponzi et un désastre environnemental ».
Jacqueline Loh, la présidente du Markets Committee de la BRI, avait de son côté appelé à « un examen attentif et approfondi » avant « l’éventuelle mise en place d’une CBDC ».
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, était moins critique vis-à-vis de l’arrivée de ces monnaies émises par les banques centrales :
« Le fait de permettre aux épargnants de détenir des créances sur la banque centrale pourrait rendre leurs liquidités plus sûres, car une banque centrale ne peut devenir insolvable. »
Il avait toutefois ajouté qu’en période d’incertitude économique, les citoyens convertiraient très probablement leurs monnaies fiduciaires vers la monnaie numérique du pays. Ceci pourrait nuire aux banques commerciales, qui seraient alors confrontées à des risques plus élevés de panique bancaire.
Références : Bitcoinist, BusinessInsider
Ils prêchent pour leur paroisse et rien d’autre. Le danger ce sont justement les banques centrales et là encore l’histoire l’a plus que suffisamment démontré. Alors qu’ils cessent leur manège et de vouloir toujours tout enfumer. Vive la décentralisation !