Le gen­darme des mar­chés finan­ciers a publié aujourd’­hui un com­mu­ni­qué des­ti­né à mettre en garde le public face à un inves­tis­se­ment qu’elle juge risqué.

Le logo de l'autorité des marchés financiers (AMF)Mer­cre­di der­nier, on appre­nait que la Fédé­ra­tion des Bura­listes s’é­tait asso­ciée avec la socié­té KeplerK pour vendre des tickets pré­payés de BTC – de 50, 100 et 250 euros – dans plus de 4 000 bureaux de tabac à tra­vers la France.

Une ini­tia­tive que l’Auto­ri­té des Mar­chés Finan­ciers (AMF) ne voit pas d’un bon œil, comme elle l’ex­plique dans un com­mu­ni­qué de presse publié ce lun­di, et rédi­gé avec la Banque de France et l’Auto­ri­té de Contrôle Pru­den­tiel et de Réso­lu­tion (ACPR). Les trois enti­tés y mettre en garde le public :

« L’Autorité des mar­chés finan­ciers, la Banque de France et l’Autorité de contrôle pru­den­tiel et de réso­lu­tion rap­pellent les risques asso­ciés à un inves­tis­se­ment sur ces actifs spé­cu­la­tifs, peu adap­tés aux pro­fils d’investisseurs par­ti­cu­liers non aver­tis. L’AMF, la Banque de France et l’ACPR rap­pellent que l’achat/vente et l’investissement en Bit­coins s’effectuent à ce jour en dehors de tout mar­ché réglementé ».

Les auto­ri­tés fran­çaises semblent par ailleurs remettre en ques­tion la cré­di­bi­li­té de la socié­té à l’o­ri­gine de cette initiative :

« Sa dif­fu­sion par une socié­té ano­nyme, PAYSAFEBIT SASU au capi­tal de 50000 euros, uti­li­sant la déno­mi­na­tion com­mer­ciale KEPLERK, qui ne dis­pose d’aucune auto­ri­sa­tion ni agré­ment par une auto­ri­té fran­çaise ou étran­gère, n’est pas de nature à four­nir une quel­conque garan­tie à la clientèle ».

Plus éton­nant, l’AMF juge que le nom KEPLERK est sus­cep­tible de por­ter à confu­sion « avec des socié­tés agrées en France telles que Kepler Cheu­vreux ou Kepler capi­tal mar­kets qui n’ont aucun lien avec cette acti­vi­té ».

« Pas de fondements économiques »

Banque de FranceEn décembre der­nier, Fran­çois Vil­le­roy de Gal­hau, le gou­ver­neur de la Banque de France, avait éga­le­ment tenu à dis­sua­der les épar­gnants de se tour­ner vers les actifs numériques.

Dans le cadre d’un forum finan­cier fran­co-chi­nois qui s’é­tait tenu à Pékin, le diri­geant avait notam­ment décla­ré que le Bit­coin était un pla­ce­ment de nature extrê­me­ment spé­cu­la­tive, et qu’il ne consti­tuait « en aucun cas une mon­naie, ni même une cryp­to-mon­naie ».

« Il s’agit d’un actif spé­cu­la­tif. Sa valeur et son extrême vola­ti­li­té n’ont pas de fon­de­ments éco­no­miques, et ils ne se trouve sous la res­pon­sa­bi­li­té d’aucune enti­té », avait-il indi­qué, ajou­tant que « la Banque de France rap­pelle à ceux qui inves­tissent dans le Bit­coin qu’ils le font tota­le­ment à leurs risques et périls ».

En décembre 2017, l’AMF avait publié conjoin­te­ment avec l’AC­PR une mise en garde au sujet de l’a­chat de Bit­coins :

« Les inves­tis­seurs s’exposent par consé­quent à des risques de perte très éle­vés en cas de cor­rec­tion à la baisse et ne béné­fi­cient d’aucune garan­tie ni pro­tec­tion du capi­tal investi ».

Les deux ins­ti­tu­tions finan­cières avaient tou­te­fois van­té les mérites de la tech­no­lo­gie blo­ck­chain :

« De façon plus géné­rale, les deux auto­ri­tés tiennent à pré­ci­ser que l’environnement tech­no­lo­gique Blo­ck­chain est sus­cep­tible d’offrir de nom­breuses pos­si­bi­li­tés en termes d’usages par les entre­prises. Ces tech­no­lo­gies par­ti­cipent donc, comme d’autres, au déve­lop­pe­ment de l’innovation ».