Suite à la flambée du cours du Bitcoin, qui s’est apprécié de plus de 1000% depuis le début de l’année, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ont publié hier conjointement un communiqué visant à mettre en garde les investisseurs contre « les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs »
Elles expliquent que les Bitcoins seraient parfois qualifiés, à tort, de « monnaies » virtuelles, ou de « crypto-monnaies ».
Un tel discours fait écho à celui du Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui avait déclaré il y a quelques jours qu’il ne s’agissait « en aucun cas une monnaie, ni même une crypto-monnaie. » Il avait ainsi indiqué que « la valeur et l’extrême volatilité du Bitcoin [n’avaient] pas de fondements économiques, » et avait précisé que son institution tenait à rappeler “à ceux qui investissent dans le Bitcoin qu’ils le font à leurs risques et périls.”
« Des risques de perte très élevés »
L’AMF et l’ACPR ont indiqué au travers de ce communiqué que la valorisation du Bitcoin avait pu, jusqu’ici, « croître brutalement », mais que celle-ci pourrait « aussi bien s’effondrer de la même manière. »
Les deux autorités de régulation insistent par ailleurs sur le fait que l” »achat/vente et l’investissement en Bitcoins s’effectuent à ce jour en dehors de tout marché réglementé, » et mettent en garde :
« Les investisseurs s’exposent par conséquent à des risques de perte très élevés en cas de correction à la baisse et ne bénéficient d’aucune garantie ni protection du capital investi. »
La mission de l’AMF consiste à veiller à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés. Elle est souvent présentée comme « le gendarme de la bourse ». De son côté, l’ACPR est chargée, en France, de la surveillance de l’activité des banques et des assurances.
Les deux institutions ont expliqué que ces « crypto-actifs » n’entraient pas « dans le périmètre de supervision directe de l’AMF, » et qu’ils « ne [pouvaient] pas […] être qualifiés de monnaies », ni « être considérés comme des moyens de paiement au sens juridique du terme. »
Si l’AMF et l’ACPR semblent vouloir décourager les épargnants d’investir dans les crypto-monnaies, elles se sont montrées plus tendres à l’égard de la technologie Blockchain, sur laquelle s’appuie le protocole Bitcoin. Celle-ci serait « susceptible d’offrir de nombreuses possibilités en termes d’usages par les entreprises, » et elle participerait ainsi « au développement de l’innovation. »
Elles ont conclu en appelant à « la plus grande vigilance » :
Néanmoins, au cas particulier des « crypto » actifs reposant sur la blockchain, et compte tenu de leurs caractéristiques techniques, de leur forte volatilité et en l’absence de réglementation spécifique, l’AMF et l’ACPR recommandent aux épargnants la plus grande vigilance avant d’envisager d’y investir une partie de leur épargne.
Vous pouvez retrouver ce communiqué dans son intégralité en cliquant sur ce lien.