Quelques semaines après avoir indiqué qu’il évoquerait les monnaies numériques au cours du prochain G20, Bruno Le Maire a annoncé vouloir mettre en place une « mission sur les crypto-monnaies ».
Il compte ainsi former un groupe de travail qui sera chargé de l’élaboration d’un cadre réglementaire autour de ces actifs. Pour mener à bien cet objectif, le ministre de l’Économie et des Finances compte placer à sa tête un ancien sous-gouverneur de la Banque de France, Jean-Pierre Landau.
Une nouvelle « mission sur les crypto-monnaies » destinée à encadrer plus fermement leur utilisation
Il y a quelques mois, M. Macron avait été photographié en brandissant un wallet Ledger Blue. Pourtant, rien n’indique que son gouvernement soit prêt à lâcher du lest vis-à-vis des monnaies numériques.
Le ministre de l’Économie et des Finances a déclaré hier qu’il planchait sur la formation d’un groupe de travail. Son objectif ? Mieux étudier le fonctionnement des crypto-monnaies, pour pouvoir proposer de nouvelles règles destinées à encadrer leur utilisation.
« Nous voulons une économie stable : nous refusons les risques de spéculation et les possibles détournements financiers liés au Bitcoin », a expliqué Bruno Le Maire lundi matin.
« J’ai demandé à ce que la présidence argentine du G20 se saisisse de cette question, et je viens de confier à Jean-Pierre Landau, ancien sous-gouverneur de la Banque de France, une mission sur les crypto-monnaies. »
Jean-Pierre Landau sera ainsi chargé de proposer « des orientations sur l’évolution de la réglementation ». Il s’agira de « mieux maîtriser » son développement, mais également de prévenir l’utilisation des monnaies numériques « à des fins d’évasion fiscale, de blanchiment ou de financement d’activités criminelles ou de terrorisme ».
Jean-Pierre Landau : les Bitcoins sont les tulipes des temps modernes
Alors que le gouvernement ambitionne de décourager l’utilisation des crypto-monnaies pour la conduite d’activités illégales, le choix de Jean-Pierre Landau semble logique.
L’ex sous-gouverneur de la Banque de France avait fait part de son désamour pour le Bitcoin dès 2014, à travers une tribune rédigée pour le Financial Times.
Son article, titré « Attention à la folie du Bitcoin, la tulipe du 21ème siècle », faisait référence à la Tulipomanie qui avait provoqué la ruine de nombreux investisseurs hollandais au 17ème siècle.
Il indiquait que, si les Bitcoin pouvait être attrayants au yeux de certains individus, c’était avant tout pour leur caractère anonyme.
Voici ce que l’on pouvait y lire :
« Cette monnaie est actuellement attrayante, et ce pour deux raisons — la première, c’est l’anonymat, qui la rend utile pour mener des opérations d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Ceci ne durera pas ; les autorités sont en train de réaliser ce problème.
Une déclaration plutôt étonnante lorsque l’on sait que le Bitcoin n’est pas anonyme, mais pseudonyme.
Il avait ensuite évoqué la nature spéculative de la crypto-monnaie :
L’autre, c’est la « spéculation pure », et les Bitcoins constituent les tulipes des temps modernes — Cette folie n’est pas encore terminée, mais plus elle va durer longtemps, plus un grand nombre d’investisseurs risquent d’en être victimes. »
Si les acteurs français de l’écosystème des monnaies numériques sont encore relativement peu nombreux, il convient de citer la société la société Ledger, qui est également à l’origine du bureau de change « la Maison du Bitcoin », niché au cœur de Paris.
En mars dernier, elle était parvenue à lever 7 millions de dollars pour accompagner son développement. Depuis quelques semaines, elle a d’ailleurs été submergée par les demandes : ceux qui commandent des wallets Ledger Nano S aujourd’hui devront ainsi patienter jusqu’au 23 mars prochain pour pouvoir les recevoir.
Référence : News.Bitcoin
Un ex-gourverneur de banque pour nous parler de technologie pair à pair et d’évasion fiscale…trop fort. Et la Société Gênérale au Delaware ils s’en occupent??
Comme l’AMF ou l’Agence France Trésor, les loups gardent la bergerie…