Selon une ancienne membre de la NSA, la Corée du Nord serait parvenue à récolter l’année dernière l« équivalent de plus de 200 millions de dollars de crypto-monnaies, que ce soit au travers d’attaques informatiques ou de minage de monnaies numériques. Et d’après des rapports récents, Pyongyang continuerait de chercher à tirer profit des failles présentes dans les systèmes informatiques des pays voisins.
200 millions de dollars de Bitcoins
Depuis quelques années, la République populaire démocratique de Corée, qui s’efforce de surmonter les conséquences de son isolement politique et des sanctions économiques internationales qui lui ont été infligées, semble avoir décidé de se tourner vers les crypto-monnaies. De nombreux rapports ont indiqué que Pyongyang redoublerait d’efforts pour tenter d’obtenir des actifs numériques, en explorant les différentes possibilités qui s’offrent à elle.
Selon une ancienne représentante de la National Security Agency (NSA) américaine, citée par Radio Free Asia, le pays serait ainsi parvenu l’année dernière à mettre la main sur au moins 11 000 Bitcoins.
Priscilla Moriuchi, qui a été responsable de la cybersécurité dans la région Asie-Pacifique pour l’organisme gouvernemental, a indiqué que ces actifs numériques auraient été obtenus par deux canaux : le minage, mais également des piratages informatiques visant d’autres pays.
Selon Mme Moriuchi – qui travaille désormais pour Recorded Future, une société spécialisée en cybersécurité – la valeur totale des crypto-monnaies ainsi obtenues était estimée, en décembre dernier, à 210 millions de dollars, alors que le Bitcoin enregistrait de nouveaux records.
Des opérations « de grande envergure »
Si la Corée du Nord lorgne tant sur les monnaies numériques, c’est sans doute pour la liberté qu’elles procurent – alors que le pays ne dispose que d’un accès limité au système financier international. Cet intérêt a été confirmé en novembre dernier, lorsque l’on avait appris que l’Université de Pyongyang proposait des cours dédiés aux crypto-monnaies.
Pour y parvenir, le régime nord-coréen n’hésite pas à emprunter des voies illégales. Il aurait tenté à plusieurs reprises d’exploiter les failles de sécurité présentes au sein des écosystèmes d’autres pays, en diffusant des malwares de minage ou des au ransomwares.
En décembre, le Korea Herald avait ainsi mis le feu aux poudres en accusant directement Pyongyang :
“Les dernières cyberattaques nord-coréennes montrent bien que le ‘régime délinquant’ est passé de piratages ‘conventionnels’ à des opérations de plus grande envergure, dans la mesure où il a besoin de s’appuyer sur une monnaie forte pour face aux sanctions économiques imposées du fait de ses programmes nucléaires et de ses programmes de missiles”.
Selon le National Intelligence Service sud-coréen, la Corée du Nord serait également impliquée dans le piratage de Bithumb – qui constitue, avec Upbit, de la plus grande plateforme d’échange de crypto-monnaies du pays. Bithumb avait d’ailleurs écopé d’une amende pour s’être faite subtiliser les données personnelles de plus de 30 000 de ses utilisateurs.
Au total, les pirates nord-coréens seraient parvenus à voler des actifs numériques d’une valeur de plusieurs milliards de wons.
Selon une étude menée par Recorded Future, certains acteurs soupçonnés d’être étroitement liés au gouvernement nord-coréen, notamment le groupe Lazarus, auraient continué à la fin de l’année 2017 à cibler les plateformes d’échange et les utilisateurs basés chez leur voisin. Les services de renseignements sud-coréens ont d’ailleurs informé le mois dernier les législateurs, lors d’une audition parlementaire, que la Corée du Nord n’avait toujours pas cessé de tenter de pirater les plateformes échanges du pays.
Référence : News.Bitcoin