Le fonds de retraite australien Rest Super va devenir le premier fonds de pension du pays à investir dans les cryptomonnaies.
Le fonds, qui revendique plus de 46,8 milliards de dollars d’actifs sous gestion, compte environ 1,8 million de membres. Il s’agit d’un fonds dit de « superannuation », dont les cotisations sont versées par les employeurs à hauteur de 9,5% du salaire de leurs employés.
Jusqu’ici, ce secteur – qui pèse 2 400 milliards de dollars – a été extrêmement prudent vis-à-vis des crypto-actifs.
Au cours de la dernière réunion annuelle du Rest Super, qui s’est tenue le 23 novembre, Andrew Lill, directeur des investissements du fonds, a évoqué sa volonté d’investir dans les actifs numériques. Il a déclaré que ceux-ci deviendraient « une composante essentielle » de son portefeuille, mais qu’il fallait avancer « avec prudence et précaution ».
« Il s’agit encore d’un investissement très volatil. Par conséquent, toute exposition que nous ferons dans les cryptomonnaies est susceptible de faire partie de notre portefeuille diversifié. Une allocation de départ relativement faible pourrait, au fil du temps, prendre de l’ampleur ».
Le dirigeant a expliqué que les cryptomonnaies et la technologie blockchain pourraient, selon lui, offrir « une source de valeur stable » dans un contexte où les investisseurs sont de plus en plus nombreux à rechercher des actifs leur permettant de se prémunir de l’inflation.
« Je pense que, dans une époque marquée par l’inflation, il pourrait s’agir d’actifs intéressants sur lesquels investir », a‑t-il ajouté.
Ces commentaires contrastent avec ceux de Paul Schroder, directeur des risques d’un autre fonds de pension, Australian Super. Lundi, celui-ci a déclaré que son entreprise estimait que « les cryptomonnaies n’étaient pas un actif dans lequel investir pour [ses] membres ».
En octobre, on apprenait que le fonds d’investissement public australien Queensland Investment Corporation (QIC) envisagerait de miser sur les cryptomonnaies. L’entité avait toutefois ensuite clarifié sa position auprès de Business Insider, indiquant que ces rumeurs étaient « incorrectes ».
L’Australie se tourne vers les cryptomonnaies
L’initative de Rest Super intervient alors que l’Australie pourrait bientôt devenir une plaque tournante du secteur blockchain. En octobre, un comité du Sénat avait élaboré des propositions réglementaires détaillées pour fournir des règles plus claires autour des actifs numériques.
Au début du mois de novembre, la plus grande banque d’Australie, le Commonwealth Bank of Australia, avait annoncé qu’elle allait permettre à ses 6,5 millions de clients d’acheter « jusqu’à 10 actifs numériques » directement depuis son application. Matt Comyn, le PDG de l’institution bancaire, a justifié il y a quelques jours cette initiative auprès de Bloomberg :
« Nous estimons qu’il existe des risques [à nous tourner vers les cryptomonnaies], mais nous jugeons que les risques de ne pas le faire sont encore plus importants », a‑t-il confié.