L’autorité monétaire de Singapour (AMS) pourrait mettre à l’essai certaines ICOs dans une « sandbox » réglementaire, si les fonds qui doivent être levés visent à financer une startup qui permettrait d’améliorer l’efficacité des marchés financiers.
Sopnendu Mohanty, directeur fintech de l’instituion, a déclaré ce mercredi que cette initiative pourrait concerner les ICOs assurant le financement d’une technologie permettant d’améliorer le fonctionnement des marchés financiers – par exemple, des smart contracts permettant de créer des IPO « plus intelligentes. »
« S’il s’agit de cas d’utilisation que nous n’avons encore jamais vus, alors ceux-ci pourront faire partie de cette “sandbox” réglementaire, » a expliqué M. Mohanty en marge du Singapore Fintech Festival. Ces « sandboxes » vont permettre aux sociétés de tester leurs innovations dans un environnement peu réglementé, avant de pouvoir les proposer aux particuliers.
Dans de nombreux pays, les régulateurs cherchent la façon dont ils doivent appréhender les ICOs. Celles-ci auraient déjà permis de lever plus de 3,5 milliards de dollars, et visent à révolutionner un grand nombre de secteurs, des chaines d’approvisionnement à la finance en passant par la distribution de contenu vidéo.
Mais il faut se méfier de certaines d’entre elles.
« Certaines ICOs proposent de vendre le Taj Mahal ou des résidences sur Mars, » a alerté M. Mohanty. « Soyez prudents avec celles-ci. »
De telles levées de fonds ne pourront pas participer à la sandbox, a précisé M. Mohanty, qui avait rejoint l’AMS en 2015. Il avait ainsi pu former un nouveau groupe de travail dédié à la fintech. Il travaillait auparavant chez Citigroup.
Les gouvernements sont sur leurs gardes
La Chine a interdit les ICOs, les régulateurs de Hong Kong souhaitent protéger les investisseurs y participant, et, aux États-Unis, la Securities and Exchange Commission observe avec attention les ventes de tokens, après avoir déclaré en juillet dernier que la loi américaine s’appliquait à celles-ci.
Si l’AMS ne compte pas réguler directement les crypto-monnaies, elle souhaite encadrer les activités qui les entourent. Singapour oblige ainsi les prestataires de services liés aux monnaies digitales (comme les plateformes d’échange) à se soumettre à certaines règles visant à combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Plus tard dans la journée, l’AMS a publié une circulaire visant à clarifier l’application des lois qui porteraient sur les offres publiques de tokens. Ainsi, une ICO qui serait considérée comme un titre financier pourrait bénéficier d’une dispense concernant certaines exigences en matière de prospectus. Il a souligne le fait que ces tokens pourraient également être soumis aux lois contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Les ICOs « que nous devons soutenir, ce sont celles qui apportent une véritable différence technologique, et qui permette aux marchés de capitaux d’être plus efficients, » a expliqué M. Mohanty,
Il a toutefois concédé n’avoir, pour le moment, vu aucun exemple d’une telle ICO.
Références : Finance Magnates, Bloomberg