Ildemaro Villarroel, le ministre vénézuélien de l’Habitat et du Logement, a récemment annoncé que le gouvernement prévoyait de financer la construction d’habitations pour les sans-abri grâce à la crypto-monnaie Petro.
Selon la chaîne de télévision locale TeleSur, la construction de ces habitations s’inscrira dans l’initiative Gran Misión Vivienda Venezuela (GMVV), qui consiste à offrir « à des familles sans-abri une solution d’hébergement décente et abordable ».
#AHORA || Min. @IMVillarroel : Estamos revisando el ajuste de la meta de vivienda durante el segundo semestre del año y estarán protegidos con El #Petro. @NicolasMaduro pic.twitter.com/nQm18O51IN
— Hábitat y Vivienda (@Minhvi_Oficial) 29 juin 2018
Selon M. Villarroel, 33 sociétés locales s’attellent déjà aux problématiques techniques, financières et logistiques présentes autour de la mise en place de ce projet de construction.
« Avec les gouverneurs, nous avons analyser les plans que nous allons mettre en oeuvre au cours du prochain trimestre. La GMVV se verra attribuer les ressources financières nécessaires, qui seront cette année établies et protégées par le Petro », a‑t-il déclaré.
Selon Telesur, Nicolás Maduro, le président du Venezuela, a accordé 75 milliards de bolivars (environ 750 000 dollars) et 909 000 Petros pour financer la construction de ces logements. Le dirigeant a ajouté que cette crypto-monnaie, dont la valeur est censée être garantie par des barils de pétrole, offre des atouts qui « représentent un bouclier protecteur pour la construction immobilière ».
Le Petro : une crypto-monnaie contestée
Le Venezuela a assigné au Petro de nombreux cas d’usage – peut-être pour tenter de faire grimper la demande autour cet actif.
Son White Paper précise ainsi qu’elle pourra être utilisée pour payer « des impôts nationaux, des frais, des contributions et des services publics ». On se souvient également que le pays avait proposé 30% de rabais à l’Inde pour ses barils de pétrole brut si celle-ci acceptait de les payer en Petro – une proposition qui avait été refusée.
De son côté, Brookings Institution estime que le Petro ne permettra pas d’aider le pays à faire face à la récession dans laquelle il est plongé. Le « think tank » américain pense également que l’arrivée de cet actif est susceptible d’entacher l’image des principales crypto-monnaies, comme le Bitcoin ou l’Ether. Il s’agirait avant tout d’un moyen de contourner les sanctions auquel le pays doit faire face, tout en attirant des capitaux étrangers.
Depuis l’annonce de sa création à la fin de l’année dernière, cette crypto-monnaie a fait l’objet de nombreuses controverses. L’Assemblée Nationale du pays, au sein de laquelle l’opposition est majoritaire, l’avait déclarée anticonstitutionnelle, tandis que le président Trump avait décidé d’interdire aux citoyens et résidents américains de s’en procurer.