Depuis quelques temps, les équipes du site zimbabwéen Techzim se demandaient si le Bitcoin était légal dans leur pays. Elles ont d’ailleurs été contactées par de nombreux individus, aussi bien dans au Zimbabwe qu’à l’extérieur, désireux de savoir si les habitants avaient le droit de conduire des transactions en Bitcoin.
En guise de réponse, les équipes de Techzim expliquaient que la Banque centrale du Zimbabwe avait jusqu’ici fait preuve de tolérance concernant l’usage de la crypto-monnaie. Elle estimaient que l’institution financière ne comprenait probablement pas de quoi il s’agissait, et qu’elle allait laisser les gens librement utiliser ces actifs numériques.
Mais il semblerait que la donne soit désormais différente.
Pour le directeur de la Banque centrale du Zimbabwe, le Bitcoin n’est pas légal
Norman Mataruka, le directeur de cette institution, a ainsi déclaré la semaine dernière, dans le cadre d’une conférence annuelle tenue au sein de l’Insurance Institue of Zimbabwe, que le Bitcoin était illégal, et que le pays était en train de conduire des recherches relatives à son utilisation.
« Au sujet des Bitcoins, en ce qui me concerne, ils ne sont pas légaux. En Afrique australe, en tant que régulateurs, nous avons dit que nous ne permettront pas ça sur nos marchés, » a déclaré M. Mataruka.
« Des recherches sont actuellement conduites afin d’évaluer les défis et les risques associés à ces produits. Tant que nous n’aurons pas mis en place un cadre réglementaire légal autour du Bitcoin, sont utilisation ne sera pas autorisée. »
Jusqu’ici, l’institution bancaire se contentait d’alerter les citoyens au sujet des risques de perte en capital liées aux crypto-monnaies.
Techzim appelle à une légalisation… mais alerte les lecteurs sur les escroqueries conçues autour des crypto-monnaies
Selon les équipes de Techzim, le Bitcoin doit être autorisé, car il permet d’envoyer des fonds et de conduire des transactions que les banques ne permettent pas.
Elles aimeraient toutefois que le gouvernement agir face au nombre important d’escroqueries qui entourent la crypto-monnaie, avec l’arrivée d’un nombre important de « réseaux de minage de Bitcoin », ou encore de sociétés de vente multiniveau liées aux monnaies numériques.
Le Bitcoin, avait été rendu tristement célèbre dans le pays l’année dernière. Un système pyramidal, MMM Zimbabwe, promettait un taux d’intérêt à 30% par mois à ses participants au travers d’une monnaie numérique appelée MMM. La plateforme s’était effondrée, provoquant ainsi des pertes pour les 66 000 personnes qui lui avaient fait confiance.
La plateforme est pourtant toujours en ligne, et propose désormais un rendement mensuel de 50%, en appelant à l” »apocalypse financière » :
L’utilisation du Bitcoin n’a cessé de croître au Zimbabwe, une adoption nourrie par la crise monétaire et le coup d’État qui frappent le pays.
La plateforme d’échange Golix avait par ailleurs déclaré en octobre qu’elle traitait 1 millions de dollars de transaction par mois. Elle a été rendue célèbre pour être celle où le prix du Bitcoin est le plus élevé au monde.
Lors de la rédaction de cet article, le Bitcoin s’échangeait pour 13 000 dollars sur Golix, avec un plus haut à 14 550 dollars :
N’hésitez pas à visionner cette vidéo (en anglais), qui explique les raisons pour lesquelles le Bitcoin est vendu deux fois plus cher au Zimbabwe que sur les plateformes internationales :