Une étude menée par EY révèle que 31% des gestionnaires de fonds spéculatifs et 24% des gérants de sociétés d’investissement alternatif prévoient d’ajouter des crypto-actifs à leurs portefeuilles.
Près d’un tiers des « hedge funds » comptent miser sur les cryptos d’ici 1 à 2 ans
Les investisseurs de la finance « traditionnelle » commencent peu à peu à s’intéresser aux cryptomonnaies. C’est ce que montre une nouvelle étude menée par Ernst & Young, l’un des quatre plus grands groupes d’audit financier de conseil.
31% des gestionnaires de fonds de spéculatifs, 24% des gérants de sociétés d’investissement alternatifs et 13% des gestionnaires de fonds de placement privé ont confié qu’ils prévoyaient d’ajouter des cryptomonnaies à leurs portefeuilles d’ici 1 à 2 ans. Les gestionnaires de fonds spéculatifs avec plus de 10 milliards d’encours et les sociétés d’investissement alternatif revendiquant entre 2 et 10 milliards de dollars d’actifs sous gestion étaient les plus enclins à vouloir se tourner vers les cryptomonnaies.
Le concept « d’investissement alternatif » est un terme générique qui désigne l’investissement dans tout ce qui n’est ni de l’argent, ni des actions, ni des obligations. Il peut s’agir de métaux précieux, d’œuvres d’art, d’immobilier, voire d’une collection de vins.
Et l’on pourrait penser que les gestionnaires de ces fonds font preuve d’une appétence particulière pour les actifs numériques, qui constituent sans doute l’un des « investissements alternatifs » ayant connu le plus fort engouement au cours des dernières années. Or ce n’est pas le cas : seuls 7% des gestionnaires de fonds alternatifs (ou des investisseurs alternatifs) interrogés par EY ont déclaré que leur société (ou eux-mêmes) possédaient déjà « des actifs liés aux cryptomonnaies » dans leur portefeuille. On retrouvait principalement, parmi les actifs détenus par ces investisseurs, des produits dérivés financiers (contrats à terme ou options) ainsi que des parts de sociétés privées liées à la technologie blockchain.
Parmi les raisons de ce désamour, les entreprises réfractaires ont été 78% à citer le fait que les crypto-actifs ne s’inscrivaient pas dans leur stratégie d’investissement. D’autres facteurs ont été également mentionnés : la forte volatilité, l’incertitude réglementaire ou encore le manque de compréhension vis-à-vis de cette classe d’actifs innovante.
Ce sondage, baptisé « Global Alternative Fund Survey », a été conduit entre juillet et septembre par la société Greenwich Associates, qui a interrogé 264 investisseurs institutionnels. Même s’il s’agit d’un groupe de sondés relativement restreint, les entités interrogées totalisent près de 5 000 milliards de dollars d’encours.
L’arrivée du premier « ETF Bitcoin » a pu changer la donne
Les réponses ont été données quelques semaines avant l’approbation par les régulateurs américains du premier « ETF Bitcoin » adossé à des contrats à terme.
Ce produit financier permet aux investisseurs de s’exposer facilement à l’actif numérique sans avoir à acheter et conserver des BTCs. Pour Joe McCarney, directeur de l’assurance blockchain pour EY, l’arrivée de ce nouveau véhicule d’investissement a probablement eu un impact important sur l’opinion des gestionnaires de fonds alternatifs vis-à-vis des actifs numériques.
Si les investisseurs institutionnels ont commencé (certes timidement) à se tourner vers les cryptomonnaies, c’est avant tout, pour Joe McCarney, lié à « l’amélioration continue des contrôles institutionnels mis en place par les services de garde et les bourses d’échange ».
« Ces améliorations ont permis de surmonter certaines préoccupations concernant la sécurité des actifs numériques », a‑t-il ajouté.