Plusieurs e‑mails, qui mentionnent un durcissement des règles autour des crypto-monnaies en Chine et à Hong Kong, ont été envoyés à des rédactions américaines. Leur objectif semble consister à répandre des inquiétudes sur les marchés, afin de faire plonger les cours des crypto-monnaies… et pouvoir ainsi s’offrir des actifs à prix cassés.
Des e‑mails trompeurs
Comme l’a révélé aujourd’hui le site SCMP, de nombreux e‑mails et invitations à la presse comportant des « fake news » ont été distribués à des médias américains.
Ceux-ci indiquent que la Hong Kong Monetary Authority (HKMA) et la Banque populaire de Chine (BPC) seraient sur le point de mettre en place de nouvelles mesures contre « tous les éléments et les services de trading de Bitcoin, aussi bien en Chine continentale qu’à Hong Kong ».
Si l’on en croit ces e‑mails, un nouveau cadre réglementaire anti-blanchiment d’argent sera mis en place dès la semaine prochaine pour s’attaquer à l” »ensemble des services de monnaies virtuelles et les activités qui y sont liées, à la fois pour les particuliers et les entreprises, notamment pour les teneurs de marché, les sociétés de minage, les plateformes de trading et les services de wallets ».
Dans la foulée, des porte-paroles de la Hong Kong Monetary Authority ont déclaré que le régulateur ne planchait pas sur de telles mesures.
Pour le SCMP, il est fort probable que ce-mails aient été envoyés par des traders– des traders qui aimeraient ainsi faire plonger les cours, et obtenir ainsi des crypto-monnaies à prix cassés.
Ces derniers jours, les prix de ces actifs ont fortement chuté, alors que de nombreux médias généralistes évoquaient l’arrivée potentielle de cadres réglementaires plus stricts.
Le site Bitcoinist indique que ces médias seraient souvent détenus par des banquiers et des investisseurs – et sous-entend qu’ils auraient tout intérêt à ce que ces marchés menaçants s’écroulent.
On peut penser, plus vraisemblablement, que certains journalistes ne sont pas forcément très familiers avec ces actifs – et qu’ils pourraient ainsi être tentés de décourager leurs lecteurs à se tourner vers eux.
Diffuser un sentiment de panique
Leonhard Weese, le président de l’association Hong Kong Bitcoin, estime que seuls ceux qui « shortent » le Bitcoin seraient susceptibles de profiter d’une telle FUD (« Fear, Uncertainty and Doubt », pour « Peur, Incertitude et Doute »)
« Je ne suis pas certain que cela puisse tout le temps fonctionner. Mais quand certains profitent de mauvaises traductions et d’ambiguïtés, ils peuvent parvenir à diffuser un sentiment de panique […] en particulier sur un marché immature, associé à une très faible barrière à l’entrée, et sur lequel de nombreux « day traders » peuvent être victimes de manipulations ».
De manière analogue aux autorités japonaises, les régulateurs hongkongais ont adopté une attitude accommodante vis-à-vis des crypto-monnaies. La HKMA avait déclaré que le Bitcoin constituait une « marchandise numérique », qui devait être appréhendée comme les autres marchandises.
Le discours est bien différent du côté de la Chine, un pays qui n’est pas réputé pour les libertés qu’il accorde à ses citoyens. L’année dernière, Pékin avait décidé de faire fermer les plateformes d’échange locales – et elle pourrait bientôt interdire à ses citoyens d’avoir recours à des plateformes étrangères.
Références : Bitcoinist, SCMP