La forte appréciation des monnaies numérique semble faire peser des inquiétudes grandissantes auprès des pouvoirs publics de nombreux pays. Du côté des États-Unis, le secrétaire au Trésor a ainsi déclaré qu’il craignait que les crypto-monnaies ne deviennent « les équivalents des comptes suisses numérotés ». Il a fait part de ses inquiétudes au sujet de leur utilisation à des fins illicites.
Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, a déclaré hier que la priorité de son institution vis-à-vis des crypto-monnaies consistait à s’assurer que celles-ci ne puissent pas servir les intérêts des criminels.
Au cours d’une discussion organisée par l’Economic Club of Washington, M. Mnuchin a affirmé que son institution était « focalisée sur les crypto-monnaies » et qu’elle faisait son possible afin de s’assurer que « de mauvaises personnes ne puissent y avoir recours pour commettre de mauvais actes ».
L’homme a par ailleurs indiqué que le Financial Stability Oversight Council avait formé un groupe de travail dédié à la régulation des monnaies numériques – laissant ainsi entrevoir un possible durcissement du cadre réglementaire qui les entoure actuellement.
Le secrétaire américain au Trésor a déclaré que les États-Unis travaillaient avec les pays du G20 dans le but de « s’assurer que les crypto-monnaies comme le Bitcoin ne puissent devenir les équivalent numériques des “comptes suisses numérotés” « . Ces comptes étaient autrefois connus pour constituer un instrument d’évasion fiscale de premier choix, du fait des lois qui garantissaient, dans le pays, l’anonymat des détenteurs de comptes. La situation a depuis bien changé, alors que les autorités suisses sont bien plus promptes à coopérer avec l »Internal Revenue Service (IRS) américain.
Pas de dollar numérique
Le Bitcoin est souvent présenté comme la crypto-monnaie utilisée par les criminels, qui pourraient ainsi s’appuyer sur son caractère anonyme.
Sauf que la blockchain du Bitcoin n’est pas anonyme, mais pseudonyme – il est donc possible de remonter la piste des transactions qui y sont effectuées, ce qui peut éventuellement permettre de retrouver l’identité du détenteur d’un wallet. On peut penser que la majorité des criminels qui se tournent vers les monnaies numériques ont ainsi désormais plutôt recours à des coins anonymes tels que Monero ou Zcash.
M. Mnuchin a également évoqué la situation des entreprises qui offrent aux internautes la possibilité de créer un portefeuille numérique. Il a indiqué que celles-ci étaient tenues de se soumettre aux mêmes obligations KYC (« Know Your Customer ») que celles que doivent respecter les banques. Il a ainsi précisé qu’elles devaient vérifier scrupuleusement l’identité des utilisateurs, mais aussi surveiller les transactions suspectes qui pourraient être liées à des activités illégales telles que le blanchiment d’argent.
Le secrétaire américain au Trésor a ajouté que son département s’inquiétait de la spéculation qui prévaut autour des monnaies numériques – des marchés connus pour leur forte volatilité, qui peuvent enregistrer de fortes baisses en l’espace d’une seule journée.
Voici ce qu’il a déclaré :
« Je souhaite m’assurer que les épargnants qui spéculent sur ces monnaies en comprennent bien les risques. Je m’inquiète que certains puissent en faire les frais ».
Afin d’apporter une réponse à l’émergence des crypto-monnaies, certains pays ont récemment décidé de créer des versions numériques de leur propre monnaie – comme le CryptoRouble russe, ou la version numérique du shekel israélien. De son côté, M. Mnuchin a déclaré que, même si le Trésor et la Fed avaient étudié cette possibilité, ils n’avaient pas jugé nécessaire d’émettre un dollar numérique.
Références : Cryptovest, Bitcoinist
A contrario, il serait intéressant de savoir combien de ceux qui veulent mettre fin à cet « anonymat » ont des comptes anonymes en Suisse ou au Panama ou ailleurs. Sans évoquer les fonds autres que l’argent fiat comme : peintures d’artistes, objets d’arts/antiquités, biens mobiliers & immobiliers,… « Faites ce que je dis pas ce que je fais »