Un agent des services secrets, ayant joué un rôle clé dans les poursuites menées contre Ross Ulbricht au cours de la désormais célèbre « affaire Silk Road », a été condamné ce mardi à une peine de prison pour s’être rendu coupable de blanchiment d’argent, alors enquêtait sur M. Ulbricht.
L” »agent de Silk Road » à nouveau condamné à une peine de prison
Cyrus Farivar, l’un des rédacteurs du site Ars Technica, « était le seul membre du public assistant au procès », qui s’est tenu au sein de la San Francisco’s US District Court.
L’homme était venu assister à un triste chapitre de l’histoire du Bitcoin : l’agent du Secret Service américain, Shaun Bridges, a été condamné à deux années d’incarcération supplémentaires.
L’agent Bridges purge déjà, en ce moment même, une peine de d’emprisonnement de presque 6 ans pour avoir extorqué des fonds détenus par les membres de Silk Road, alors qu’il enquêtait sur son fondateur, Ross Ulbricht.
Cette extension de la peine de l’Agent Bridges provient des nouvelles charges qui pèsent contre lui. Les autorités l’accusent d’avoir volé au moins 1 600 bitcoins après son premier plaidoyer de culpabilité.
Comme l’a indiqué M. Farivar, l’agent Bridges aurait, d’après des documents judiciaires, « blanchi des fonds volés au gouvernement américain, obtenu en déplaçant des sommes du compte BTC‑e pour les placer dans divers comptes et portefeuilles. »
Parmi les différents chefs d’inculpation, il y en a qui surprend. En effet, l’agent Bridges semble avoir bénéficié d’un traitement de faveur, puisqu’il « a été temporairement libéré entre sa première condamnation, à la fin de l’année 2015, et sa nouvelle arrestation au début de l’année 2016, » indique l’article.
Kathryn Haun, qui était alors procureur dans l’affaire, explique comment, alors qu’il était libre, l’agent Bridges « avait tenté de changer de nom et de numéro de sécurité sociale, » et qu” »il semblait qu’il était possible de mettre en place une nouvelle activité criminelle » a‑t-elle expliqué à Ars Technica.
Un agent des services secrets, en pleurs, supplie pour obtenir des meilleurs conditions de détention
L’agent Bridges s’est également lamenté concernant ses conditions de détentions. « Je suis complètement seul, 99 pourcent du temps, » déclare l’ancien agent des services secrets devenu prisonnier, d’après les informations de M.Farivar. « On me disait que je pourrais sortir de ma cellule une heure par jour ; c’est plutôt une heure tous les trois jours. Les six ans de prison que je dois purger dans cette affaire cassent psychologiquement ; on est complètement seul tout le temps. »
Il s’agit là d’un contraste intéressant pour ceux qui connaissent la situation dans laquelle se trouve Ross Ulbricht. L’homme est en train de purger une peine de prison à vie, sans possibilité de libération anticipée, alors que la peine de l’agent des services secrets se limite à huit années d’incarcération.
Qui plus est, Ross Ulbricht n’a jamais plaidé coupable, clamant sans cesse son innocence.
Pour certains, M. Ulbricht n’a fait que créer Silk Road une place de marché, similaire à Ebay, sur laquelle des acheteurs et des vendeurs pouvaient nouer des accords. Ses défenseurs soutiennent d’ailleurs, probablement à juste titre, que que Silk Road offrait un environnement plus sûr pour acheter et vendre des produits, même si certains d’entre eux étaient considérés illégaux par le gouvernement – des produits qui auraient sinon été échangés en personne, ce qui suppose de nombreux dangers.
« Richard Seebord, juge à la Cour de district des États-Unis, a expliqué que les crimes commis par l’agent Bridges et sa malhonnêteté constante vis-à-vis du gouvernement » cite Ars Technica, « constituaient une « trahison » » qui pouvait être rangée « parmi les pires crimes ». »
Le juge Seeborg a réprimandé le fait que « M. Bridge ait consenti à des efforts supplémentaires pour cacher et voler, alors même qu’ils venait d’accepter une entente de plaidoyer. »
S’il est indéniable que Ross Ulbricht a pris des risques en lançant une plateforme telle que Silk Road, on peut tout de même s’étonner d’une telle différence dans la manière dont les deux individus ont été condamnés. Certains soutiennent, avec des arguments valables, que cette affaire serait le parfait exemple d’une justice à deux vitesses au pays de l’Oncle Sam.
Si vous souhaitez venir en aide à Ross Ulbricht, n’hésitez pas à vous rendre sur le site FreeRoss.org.
Références : News.bitcoin.com, Ars Technica