Alan Greenspan, l’ancien président de la banque centrale des États-Unis, a déclaré que le Bitcoin comportait de nombreuses similitudes avec les continentals, les premières monnaies papier qui furent crées au 18ème siècle pour soutenir la lutte contre l’Angleterre, lors de la Guerre d’indépendance des États-Unis.
M. Greenspan, qui a été président de la Réserve Fédérale de 1987 à 2006, a déclaré à CNBC que le Bitcoin constituait l’exemple parfait d’une monnaie fiduciaire parce qu’il créait de la valeur « à partir de rien, » et semble ne se nourrir que de la demande des agents économiques.
Pour l’économiste, c’était également le cas des premières monnaies papier imprimées par George Washington et d’autres leaders américains pour financer les dépenses d’armement des États-Unis.
« Une part importante de cette monnaie permettait de créer de véritables biens et services, » a indiqué M. Greenspan, expliquant ensuite qu’elle était pourtant sans valeur, dans la mesure où elle n’était garantie par aucune ressource. Le Congrès américain l’avait d’ailleurs dévaluée de manière continue, en faisant tourner la planche à billets.
De la même manière, a‑t-il indiqué, le Bitcoin « ne constitue pas une monnaie rationnelle » – en précisant que cela ne signifiait pas pour autant qu’il ne valait strictement rien.
« Le Bitcoin constitue un exemple fascinant de la manière dont les gens sont capables de créer de la valeur. Et ce n’est pas toujours rationnel. Vous ne pouvez pas me dire qu’il est possible de créer, à partir de rien, un outil qui va permettre d’échanger de la valeur. Il ne s’agit pas, en ce sens, d’une monnaie rationnelle. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne sera pas “tradée”. Du moment que certaines personnes pensent qu’elles peuvent le revendre à quelqu’un d’autre, ou s’en débarrasser aux dépens de quelqu’un d’autre, c’est tout ce dont vous avez besoin pour constituer un marché. »
M. Greenspan a par ailleurs indiqué que l’avenir du Bitcoin dépendra du nombre d’unités supplémentaires qui seront introduites sur le marché par ceux qui l’émettent.
Mais l’économiste n’a peut-être pas bien compris le mode de fonctionnement de la crypto-monnaie. En effet, l’offre de Bitcoin ne dépend plus de la volonté de qui que ce soit : elle est déjà définie dans son protocole. Un peu plus de 16,7 millions de Bitcoins ont déjà été minés, et l’offre maximale, fixée à 21 millions de coins, devrait être atteinte aux alentours de l’année 2140. Environ tous les 4 ans, les récompenses offertes aux mineurs sont divisées par deux : c’est ce que l’on appelle le « halvening ».
Il aurait été intéressant de savoir si la position de M. Greenspan aurait été différente s’il avait été informé de cet élément.
Pour Alan Greenspan, même si le Bitcoin s’avérait être dénué de valeur, son prix ne s’effondrerait pas forcément pour autant. L’ancien directeur de la Réserve Fédérale l’explique en affirmant que les agents économiques n’agissent pas toujours de manière rationnelle..
« Les gens achètent toutes sortes de chose qui ne valent strictement rien, » a‑t-il ajouté. « Les gens jouent au casino alors que les statistiques sont contre eux. Cela n’a jamais stoppé personne. »
Références : CryptoCoinsNews, CNBC