Un groupe d’économistes estime que la flambée du Bitcoin constatée fin 2017 a constitué le pic d’une « épidémie ». Alors que les acheteurs seraient désormais « immunisés », ces analystes jugent peu probable que le marché parvienne à atteindre à nouveau de tels niveaux.
Des acheteurs « immunisés » contre l” »épidémie » Bitcoin
Selon un groupe d’analystes de la banque britannique Barclays, l’envolée soudaine du prix du Bitcoin en fin d’année dernière pourrait être comparée à la manière dont se propage une maladie contagieuse. Ils estiment que la chute des cours constatée ces dernières semaines a permis aux acheteurs de développer une » immunité » face à l’attrait que peut susciter l’actif numérique.
Pour ces analystes, la forte spéculation qui aurait prévalu sur les crypto-marchés au cours du second semestre 2017 pourrait ainsi s’apparenter à une saison grippale – une épidémie qui serait actuellement en train de s’estomper, entraînant une baisse des prix.
Le Bitcoin a connu une formidable hausse en 2017, en s’appréciant de plus de 1 300% – après avoir franchi, à la fin de l’année, la barre des 20 000 dollars. Mais même s’il est toujours en hausse de près de 500% sur un an, son cours a lourdement chuté depuis le 1er janvier dernier.
Sous la supervision de Joseph Abate, les analystes de Barclays ont mis au point un modèle d’évaluation s’appuyant sur l’épidémiologie – une discipline scientifique qui étudie les problèmes de santé dans les populations humaines, leur fréquence et leur distribution.
Ils ont ainsi classé les investisseurs de Bitcoin en trois groupes : les vulnérables, les infectés et les immunisés. L” »infection » se propagerait par le bouche-à-oreille, lorsque les acheteurs conseillent à leurs proches de se tourner vers le BTC, ce qui provoquerait chez ces derniers une « FOMO » (« Fear of Missing Out » – autrement dit la peur de passer à côté de quelque chose). Ceux-ci deviendraient alors, à leur tour, « infectés ».
Une pression baissière
Dans le même temps, les spécialistes de Barclays estiment qu’au fur et à mesure que le nombre de détenteurs de Bitcoins augmente, la population hôte potentielle – qui n’a pas encore été victime de cette « infection » – va se réduire. Et parallèlement, un nombre croissant d’individus sont susceptibles de revendre leurs actifs.
C’est la raison pour laquelle les analystes pensent que la population deviendrait progressivement « immunisée » face à l’attrait pour les crypto-monnaies – un phénomène qui serait à l’origine de la chute de leurs prix.
Voici ce qu’ils ont indiqué dans une note adressée à leurs clients :
« Au fur et à mesure que le nombre de détenteurs de crypto-monnaies augmente, la proportion de la population disponible pour faire office de nouveaux acheteurs (une population potentiellement “vulnérable”) diminue, tandis que la proportion de la population constituant des vendeurs potentiels ( « immunisés ») augmente. En fin de compte, ceci conduit à un plafonnement des prix, et progressivement, au fur et à mesure que les impacts aléatoires sur le nombre de vendeurs poussent le ratio vendeurs/acheteurs à la hausse, les prix commencent à chuter. Ceci induit une pression spéculative à la vente »
En suivant cette logique, les analystes concluent que le Bitcoin a probablement atteint un record – et qu’il ne devrait sans doute pas retrouver à nouveau les niveaux qui étaient les siens en décembre dernier. Car comme dans le cas de maladies contagieuses, alors que la population commence à être immunisée, les nouveaux cas d’infection se raréfient :
« Nous pensons que la phase spéculative des investissements en crypto-monnaies – et peut-être même leurs records historiques – pourrait être révolue », ont conclu les analystes.
Gageons que les évolutions des crypto-marchés puissent, au cours des prochains mois, donner tort à ces analystes.
Références : Cryptovest, The Guardian