Changpeng Zhao, le PDG de Binance, a répondu aux rumeurs selon lesquelles sa plateforme facturerait 400 Bitcoins (environ 2,4 millions de dollars) aux entreprises qui souhaitent y référencer leur crypto-monnaie.
400 BTCs pour ajouter un coin sur Binance ?
La semaine dernière, Christopher Franko, le PDG de la crypto-startup Expanse, semblait s’étonner des sommes qui seraient demandées par Binance pour référencer un coin. Selon le dirigeant, l’une des principales plateformes d’échange au monde serait extrêmement gourmande : elle lui aurait réclamé 400 Bitcoins pour qu’il puisse y ajouter sa crypto-monnaie, l’Expanse (EXP).
Just got a new @binance listing quote. 400 BTC
— Christopher Franko ? (@FrankoCurrency) 8 août 2018
Pour prouver ses dires, l’homme a fourni le lendemain une capture d’écran faisant apparaître l’adresse [email protected] :
So he is trying to say it was a spoofed email. But um.. it came from https://t.co/bTYQp6cgHK so either…
1. He is lying to save face.
2. someone has hacked their servers and sending emails out from it.
3. he has a rogue employeeI literally have nothing to gain from this.. pic.twitter.com/ubfyuxREEs
— Christopher Franko ? (@FrankoCurrency) 9 août 2018
Samedi dernier, Changpeng Zhao, le dirigeant de la plateforme, a répondu aux affirmations de M. Franko. Sans démentir ce montant, il a indiqué que Binance n’était pas prête à référencer n’importe quel « shitcoin » moyennant finance, et qu’elle privilégiait avant tout les projets offrant une réelle valeur ajoutée.
We don’t list shitcoins even if they pay 400 or 4,000 BTC. ETH/NEO/XRP/EOS/XMR/LTC/more listed with no fee. Question is not “how much does Binance charge to list?” but “is my coin good enough?” It’s not the fee, it’s your project ! Focus on your own project !
— CZ (not giving crypto away) (@cz_binance) 11 août 2018
« Nous ne référençons pas de “shitcoins”, même s’ils nous payent 400 ou 4 000 BTCs. ETH/NEO/XRP/EOS/XMR/LTC/ et d’autres ont été listés sans avoir à régler de frais. La question n’est pas “combien Binance facture pour référencer un actif ?” mais plutôt “est-ce que mon coin est suffisamment qualitatif ?”. Ce qui compte, ce ne sont pas les frais, c’est votre projet ! Concentrez-vous sur votre projet ! »
Also, the email Franko showed is a spoofed/scam email, not from Binance. Binance never quote fees in email, and not in BTC. Project owners should be able to spot email spoofing, those who can’t should not issue a coin. The communication process/method tells a lot about a coin.
— CZ (not giving crypto away) (@cz_binance) 11 août 2018
Et d’ajouter que la capture d’écran fournie par M. Franko serait un « fake » :
« Par ailleurs, l’e-mail que M. Franko a publié est un e‑mail “truqué”, qui n’émane pas de Binance. Binance n’enverra jamais le moindre e‑mail contenant un devis sur des frais, et ces derniers ne sont pas libellés en BTCs. Les porteurs de projet doivent être en mesure de détecter le “spoofing” d’e-mail, et ceux qui n’en sont pas capables ne devraient pas émettre un coin. Les méthodes de communication en disent beaucoup au sujet d’un coin ».
All complaints about listing fee come from projects we did not list, ie, did not charge (did not even ask for a fee). It’s not the fee, it’s the project. Granted, there are many great projects out there we haven’t listed. Working on it.
— CZ (not giving crypto away) (@cz_binance) 11 août 2018
« Toutes les plaintes concernent les frais de référencement de projets que nous n’avons pas listés, c’est-à-dire que nous avons pas facturés (nous n’avons même pas demandé de frais). Ce qui compte, ce ne sont pas les frais, c’est le projet. C’est vrai, il existe de nombreux projets prometteurs que nous n’avons pas encore référencés. Nous travaillons dessus ».
Une pratique courante
Si le processus d’ajout d’un coin sur Binance reste opaque, il est sans doute difficile de reprocher quoi que ce soit à la plateforme. Tant que certaines startups seront prêtes à verser plusieurs millions de dollars pour y référencer leur crypto-monnaie, la bourse d’échange – qui reste une entreprise commerciale – n’a aucune raison de revoir ses tarifs à la baisse.
D’autant qu’il s’agit d’une pratique courante dans le secteur. En avril dernier, la société Autonomous Research avait révélé que les crypto-plateformes factureraient des montants 10 fois plus élevés pour référencer un token que ne le font les bourses « traditionnelles » pour lister une action. Elle précisait qu’environ 5% des commissions versées – qui s’élèveraient généralement entre 1 et 3 millions de dollars –atterrissaient dans les poches de conseillers chargés de négocier avec ces plateformes.
Ces derniers jours, certains internautes ont appelé Binance a faire preuve d’une plus grande transparence. Pour Daniel C. Pigeon, un employé de la société Komodo, elle aurait tout intérêt à publier un document listant les critères que doit remplir un coin pour être y être référencé gratuitement.
So why not standardize the process and make all this info public ? Let everyone know what criteria a coin must meet in order to be listed for free. It would also be helpful to be transparent about listing fees to avoid confusion and misinformation
— Daniel C Pigeon ?? (@danielcpigeon) 11 août 2018
Au cours d’un entretien récemment accordé à des médias locaux, plusieurs entrepreneurs sud-coréens de l’écosystème blockchain ont révélé la présence d’un « marché noir » du listage de crypto-monnaies. Certains courtiers demanderaient ainsi entre 2 et 5 millions de dollars pour aider une startup à ajouter son coin sur une plateforme populaire. Les principales bourses (notamment OKEx, Binance et Huboi) ont toutefois indiqué qu’elles ne traitaient pas avec de tels intermédiaires.
Lors de la rédaction de cet article, Binance – qui a soufflé sa première bougie le mois dernier – était la deuxième plateforme d’échange de crypto-monnaies au monde en termes de volumes.
l’escroquerie de fou !