De nombreux utilisateurs attendent avec impatience l’arrivée de nouvelles technologies qui seraient susceptibles d’aider le Bitcoin à faire face aux problèmes de « scalabilité » qu’il rencontre actuellement. Parmi elles, on peut citer SegWit, le Lightning Network, ou encore les signatures Schnorr. Cette semaine, un groupe d’informaticiens a proposé un nouveau dispositif permettant de réduire la taille des transactions dans le cadre d’un transfert multi-signatures.
MuSig, pour réduire la taille des multi-signatures
Les transactions Bitcoin doivent nécessairement s’accompagner de signatures.
Mais celles-ci ont un défaut : elles nécessitent, dans un bloc, beaucoup d’espace. Et la situation est encore plus problématique lorsque plusieurs adresses sont impliquées dans une transaction – chacune des adresses va devoir inscrire sa propre signature.
Par conséquent, la taille nécessaire à l’inscription d’une transaction augmente – ce qui va, de fait, augmenter les frais associés à ces transactions.
En ayant recours au protocole de Schnorr pour limiter le nombre de signatures nécessaires à une transaction, il serait possible d’aider, en partie, le Bitcoin a faire face à la hausse de sa popularité. Ces signatures Schnorr pourraient permettre de limiter l’espace de stockage nécessaire, mais également l’activité du réseau, d’au moins 25%. Celles-ci pourraient par ailleurs aider le Bitcoin a faire face à certaines attaques de spam.
Mardi, Gregory Maxwell, Andrew Poelstra, Yannick Seurin et Pieter Wuille ont publié un article intitulé « Simple Schnorr Multi-Signatures with Applications to Bitcoin ». Ils y proposent un nouveau dispositif multi-signatures, basé sur le protocole de Schnorr. Baptisé MuSig, il est défini comme « un protocole qui permet à un groupe de signataires de produire une signature commune, courte, dans un message commun ».
I wrote a blog post about MuSig, introduced in the paper we published on Monday : https://t.co/dVNEUPl8ZS
— Pieter Wuille (@pwuille) 23 janvier 2018
MuSig devrait permettre d’accroître le niveau de confidentialité ainsi que la performance des transactions effectuées conjointement par plusieurs individus. Voici ce que Pieter Wuille écrit :
« Un dispositif multi-signatures consiste à regrouper des algorithmes de signature et de vérification. Ceux-ci permettent à de multiples signataires (chacun avec leurs propres clés privée/publique) de signer conjointement un message, générant ainsi une signature unique. Cette signature unique peut ensuite être vérifiée par quiconque connaît également le message et la clé publique des signataires. »
L” »aggrégation de clés » pour limiter la taille des données
MuSig introduit un nouveau concept : l’agrégation de clés. Ce dispositif permet de réduire à une seule le nombre de signatures nécessaires à une transaction.
Voici ce que M. Wuille explique :
Dans un dispositif multi-signatures qui prend en charge l’agrégation de clés, la multi-signature ressemble à une signature simple, mais avec une clé publique “agrégée” qui dépend des clés publiques des participants. Par conséquent, les personnes qui souhaitent vérifier la transaction n’ont plus besoin de connaître les clés publiques des participants – il est possible de leur fournir seulement cette clé agrégée ».
Afin de pouvoir être à nouveau utilisé dans le cadre de micro-transactions, le Bitcoin va devoir faire face à ses problèmes de « scalabilité », qui suscitent des frais et des délais de transaction conséquents. La généralisation de la mise à jour SegWit, mais aussi l’arrivée du Lightning Network, pourraient prochainement permettre à la première crypto-monnaie décentralisée d’y parvenir.
Références : Bitcoinist, Medium, BlockStream