Chainalysis : l’adoption des cryptomonnaies en hausse de 880% en 2021

Selon Chai­na­ly­sis, l’a­dop­tion des cryp­to­mon­naies dans le monde a aug­men­té de 880% sur 1 an. Cette appé­tence crois­sante serait prin­ci­pa­le­ment sus­ci­tée par de petits pays, dont les habi­tants trouvent refuge dans le Bitcoin.

Les pays émer­gents semblent ouvrir la voie à une adop­tion glo­bale des cryptomonnaies.

C’est en tout cas ce que montre le der­nier rap­port publié par la socié­té Chai­na­ly­sis. On constate que son « Glo­bal Cryp­to Adop­tion Index » a aug­men­té de 880% sur 1 an, prin­ci­pa­le­ment grâce à la hausse des échanges de pair-à-pair et à la capa­ci­té du Bit­coin à consti­tuer une réserve de valeur à l’a­bri du contrôle des gouvernements.

Pour cal­cu­ler cet indice, l’en­tre­prise applique dans un pre­mier temps un « index score » à chaque pays. Celui-ci est éta­bli en pre­nant en compte dif­fé­rents cri­tères, comme les sommes trans­fé­rées sur la blo­ck­chain par les épar­gnants ou les échanges sur les pla­te­formes de pair-à-pair, pon­dé­rés par le PIB par habitant.

Elle effec­tue ensuite la somme de tous ces « index scores » pour obte­nir un « Glo­bal Cryp­to Adop­tion Index ».

Une adoption plus grande dans des pays émergents

Selon le « Glo­bal Cryp­to Adop­tion Index » de cette année, le Viet­nam, l’Inde et le Pakis­tan trustent les pre­mières places du clas­se­ment de l’a­dop­tion des cryp­to­mon­naies.

Une situa­tion bien dif­fé­rente de celle de l’an­née der­nière : l’Inde et le Pakis­tan n’ap­pa­rais­saient même pas dans la liste de Chai­na­ly­sis, tan­dis que le Viet­nam était seule­ment clas­sé 10ᵉ.

La Rus­sie, l’U­kraine et le Vene­zue­la – lea­ders du clas­se­ment en 2020 – ont dégrin­go­lé cette année. L’U­kraine n’est plus que 4ᵉ, tan­dis que le Vene­zue­la est la place n°7 et que la Rus­sie pointe à la 18ᵉ position.

De son côté, la Chine a dis­pa­ru du clas­se­ment – ce qui semble logique au vu des tours de vis impo­sés ces der­niers mois par le gou­ver­ne­ment, qui pour­rait pro­chai­ne­ment pro­po­ser son propre coin.

Chai­na­ly­sis explique que la crois­sance des échanges P2P a prin­ci­pa­le­ment été nour­rie par des éco­no­mies émer­gentes :

« Les volumes de pair-à-pair pour les États-Unis et la Chine ont plus ou moins sui­vi la ten­dance mon­diale jus­qu’à juin 2020. À par­tir de ce moment, les volumes de tran­sac­tions P2P ont dimi­nué, tan­dis que ceux du reste du monde ont augmenté ».

Préserver ses économies

Selon Chai­na­ly­sis, les échanges de pair-à-pair consti­tuent cette année le pre­mier fac­teur de la hausse de l’a­dop­tion des cryp­to­mon­naies.

Ce sou­dain inté­rêt pour le tra­ding de BTC serait inti­me­ment lié à la crise finan­cière qui frappe les éco­no­mies de cer­tains pays pauvres.

L’é­tude montre qu’un nombre signi­fi­ca­tif de nations situées dans les pre­mières places du clas­se­ment doivent faire face à des déva­lua­tions impor­tantes et à une forte infla­tion. Il n’est donc pas éton­nant qu’une par­tie de la popu­la­tion décide de se tour­ner vers le Bit­coin, qui cor­res­pond pour beau­coup, mal­gré sa forte vola­ti­li­té, à une réserve de valeur rela­ti­ve­ment simple à se pro­cu­rer.

« De nom­breux pays émer­gents sont confron­tés à la déva­lua­tion de leur mon­naie, ce qui pousse les habi­tants à ache­ter des cryp­to­mon­naies sur les pla­te­formes de pair-à-pair, afin de pré­ser­ver leurs éco­no­mies », explique l’entreprise.

« D’autres uti­lisent les actifs numé­riques pour effec­tuer des tran­sac­tions inter­na­tio­nales, aus­si bien pour des envois à titre per­son­nel que des tran­sac­tions com­mer­ciales leur per­met­tant d’a­che­ter des biens qu’ils peuvent vendre dans leur pays ».

Depuis son lan­ce­ment, Chai­na­ly­sis n’a eu de cesse de cher­cher à rendre compte fidè­le­ment des évo­lu­tions de l’u­sage des cryp­to­mon­naies. La socié­té a récem­ment créé un « Defi Adop­tion Index » afin de prendre en compte les tran­sac­tions effec­tuées sur les pla­te­formes décen­tra­li­sées. Une étude liée à cet indice devrait être publiée au cours des pro­chaines semaines.