Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a récemment déclaré que les crypto-actifs n’étaient pas des monnaies, mais « des actifs hautement spéculatifs, parfois douteux et consommant beaucoup d’énergie ». La dirigeante, qui souhaite mieux encadrer l’émission de stablecoins, a confirmé s’intéresser à la création d’une monnaie numérique qui serait émise par la banque centrale.
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« Les cryptos ne sont pas des monnaies, point final »
Christine Lagarde persiste et signe. La présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) a partagé son opinion vis-à-vis des cryptomonnaies, des stablecoins et des monnaies numériques de banques centrales dans un entretien accordé jeudi à David Rubenstein, fondateur de la société de gestion d’actifs Carlyle Group.
Ce dernier lui a demandé si « les cryptomonnaies [représentaient] un atout pour l’économie mondiale » ou s’il était trop encore trop tôt pour l’affirmer.
« Les cryptos ne sont pas des monnaies, point final », lui a‑t-elle rétorqué. « Les cryptos représentent des actifs hautement spéculatifs, qui se présentent comme des monnaies, mais qui en fait ne le sont pas ».
« Je pense que nous devons bien isoler les cryptos qui sont ces actifs hautement spéculatifs, parfois douteux, qui consomment beaucoup d’énergie, mais qui ne constituent pas des monnaies ».
Au fil des années, le regard de Madame Lagarde vis-à-vis des monnaies numériques décentralisées semble avoir progressivement évolué. La directrice du FMI avait dans un premier temps invité les banques à « ne pas s’inquiéter » de la technologie blockchain et du Bitcoin, avant d’associer ce marché à la fraude et aux activités anti-blanchiment d’argent, pour avertir ensuite les institutions financières que les cryptomonnaies seraient susceptibles de venir « disrupter » leurs activités.
L’ancienne ministre de l’Économie de la France offre un point de vue différent sur les stablecoins – des actifs numériques dont la valeur est censée rester stable par rapport à une monnaie fiduciaire comme le dollar ou l’euro –, dont l’usage devrait toutefois être mieux encadré :
« D’un autre côté, vous avez ces stablecoins qui commencent à se multiplier, que certaines grandes entreprises technologiques tentent de promouvoir.
Il s’agit d’un type d’actif différent, qui doit être régulé, sur lequel on doit exercer une surveillance afin de s’assurer de son fonctionnement réel, indépendamment du nom qu’il s’est donné ».
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Bientôt une monnaie numérique émise par la BCE ?
La présidente de la BCE a ensuite évoqué le sujet des monnaies numériques de banques centrales.
« Et dans tout cela, vous avez les banques centrales qui sont incitées, à travers la demande des consommateurs, à proposer quelque chose qui permettra aux banques centrales et à des monnaies numériques de banques centrales de s’inscrire dans notre siècle ».
Elle explique que, « plutôt que d’avoir des billets et des pièces dans nos poches, nous pourrions avoir exactement la même chose, mais sous une forme digitale ».
« C’est la raison pour laquelle nous travaillons sur ce sujet, et que j’ai tenu à inscrire cette question, la question des monnaies numériques de banques centrales, à l’ordre du jour. Nous pensons que nous devons nous tenir prêts pour cela ».
Il lui a été également demandé si une monnaie numérique émise par la BCE impliquerait la disparition de l’argent liquide, ce à quoi elle a répondu :
« Les deux évolueront côté à côté, parce que nous souhaitons que les consommateurs puisse avoir leur choix. S’ils veulent toujours détenir des espèces, il n’y a aucun problème, celles-ci devraient continuer à être disponibles et à circuler ».
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Référence : News.Bitcoin.com