Joseph Pallant, le fondateur de la fondation « Blockchain for Climate » estime que des « choix verts » permettront de compenser l’empreinte carbone du réseau Bitcoin.
Interrogé par Bloomberg au sujet de l’impact environnemental des cryptomonnaies, Joseph Pallant a pris soin de dissocier les réseaux Ethereum et Bitcoin.
Il a ainsi évoqué le fait qu’Ethereum devrait basculer vers un système de validation « proof-of-stake » dans le courant de l’année prochaine.
Le réseau ne s’appuiera alors plus, comme le Bitcoin, sur du « minage ». Pour participer à la validation des blocs, il suffira de mettre en séquestre des actifs numériques. Ceci devrait permettre à l’empreinte carbone d’Ethereum de devenir quasi-nulle.
« C’est la raison pour laquelle nous sommes très à l’aise avec le fait de l’utiliser dans le cadre de notre travail, au sein de la fondation Blockchain for Climate », a‑t-il indiqué.
L’homme est moins enthousiaste au sujet du Bitcoin, qui va rester à un système de validation « proof-of-work ».
Chris Larsen, le cofondateur de Ripple, avait récemment déclaré que ce mécanisme, très gourmand en énergie, pourrait menacer l’adoption croissante de cette cryptomonnaie. Pour M. Pallant, il est indispensable de réfléchir à des solutions qui permettraient de limiter au mieux l’impact environnemental du réseau Bitcoin.
Compenser l’impact environnemental du Bitcoin
Dans la mesure où le Bitcoin n’a pas de projet pour atténuer les conséquentes de son système de validation « proof-of-work », Joseph Pallant estime qu’il conviendrait de faire des « choix verts ».
Il s’agirait par exemple d’utiliser plus d’énergies renouvelables qu’actuellement pour le minage de Bitcoin. C’est ce que font déjà certaines sociétés : l’entreprise canadienne Digihost a par exemple récemment révélé que plus de 90% de son énergie utilisée pour des opérations de minage provenait de sources d’énergie sans émission de CO2, tandis que 50% de cette même énergie était issue de sources d’énergie renouvelables.
Autre possibilité : l’achat de crédits carbone, qui permettraient de compenser l’empreinte carbone du Bitcoin. Joseph Pallant a notamment évoqué le cas d’une autre entreprise canadienne, NinePoint, qui propose un ETF (un produit financier) adossé au Bitcoin. Cette entreprise travaille actuellement avec Carbon X pour calculer l’impact du minage sur son ETF, et compte acheter des crédits carbone pour compenser celui-ci.
Le fondateur de Blockchain for Climate estime que les investisseurs qui comprennent l’impact environnemental de leurs choix seront la clé pour permettre l’émergence d’un Bitcoin « plus propre ». Il juge notamment qu’il faudrait inciter les mineurs à partager des données liées à leur empreinte carbone.
Enfin, il a évoqué les estimations proposées par l’université de Cambridge, selon lesquelles le réseau Bitcoin serait à l’origine de l’émission de 40 à 48 millions de tonnes de CO2 par an. Elon Musk, le PDG de Tesla, avait d’ailleurs lui aussi cité ces chiffres lorsqu’il avait annoncé que son entreprise n’accepterait plus les paiements en Bitcoin.
Référence : BeinCrypto