Tim Draper, un venture capitalist (« capital-risqueur ») à succès, s’était déjà montré particulièrement enthousiaste au sujet de l’avenir des crypto-monnaies, au travers notamment d’une série de prédictions optimistes les concernant, et de sa décision, en 2013, d’acheter 30 000 Bitcoins. Il estime que les monnaies fiduciaires (euro, dollar,…) sont condamnées à être dépassées par les crypto-monnaies.
Dans un entretien accordé à Forbes au cours du WebSummit, qui s’est tenu ce mardi à Lisbonne, Tim Draper a expliqué :
« Dans cinq ans, on se moquera de vous lorsque vous essaierez de payer en monnaie fiduciaire. Le Bitcoin et les autres crypto-monnaies pourront être dépensés si facilement… il n’y aura plus aucune raison d’utiliser des monnaies fiat. »
Alors qu’il avait investi il y à quelques années dans des sociétés à succès comme Twitter, Skype ou Testla, M. Draper semble désormais être persuadé des impacts que vont avoir le Bitcoin et les crypto-monnaies sur nos sociétés.
Le Bitcoin constitue aujourd’hui la principale crypto-monnaie, avec une capitalisation de plus de 122 milliards de dollars. Mais ce chiffre semble minuscule face à la valeur totale des monnaies fiduciaires.
M. Draper est convaincu, depuis déjà quelques années, par le potentiel des crypto-monnaies. En 2014, il décide d’acheter 30 000 Bitcoins lors d’enchères publiques – des Bitcoins qui valaient alors moins de 20 millions de dollars. Leur valeur a depuis été multipliée par dix.
Évoquant les différences entre les monnaies fiduciaires et les crypto-monnaies, M. Draper a expliqué que la valeur des monnaies « fiat » était intimement liée aux frontières des États. Par exemple, le naira nigérian perd 30% de sa valeur au-delà des frontières du pays.
Et si le dollar américain et l’euro s’exportent beaucoup mieux à travers le monde, il subsiste toujours une perte de valeur pour quiconque souhaite convertir une monnaie étrangère en dollars américain ou en euros.
À l’inverse, les crypto-monnaies ne supposent pas de telles pertes, et lui semblent être bien plus fiables en tant que réserves de valeur.
Cette déclaration intervient alors que les monnaies digitales ont fait l’objet de critiques, nourries notamment par la création constante de nouveaux coins – une création en grande partie liée à la mode des ICOs, qui permettent de lever des fonds en crypto-monnaies.
Mais M. Draper, qui a participé à des ICOs à succès telles que Tezos ou Bancor, estime que cette profusion de monnaies numériques ne pose aucun problème :
« Elles vont toutes pouvoir interagir… et il existera des taux de change pour pouvoir les convertir les unes vers les autres. Mon pari, c’est que vous aurez un portefeuille qui centralisera tous les actifs numériques que vous détenez, et que, quand vous paierez un café au Starbucks, votre portefeuille choisira automatiquement la monnaie la plus intéressante financièrement pour régler votre achat. »
M. Draper précise qu’il faudra réaliser des progrès, tant technologiques que marketing, pour démocratiser ces usages :
« Si l’on ne simplifie pas tout ça, les gens ne l’utiliseront pas… mais des experts du marketing simplifieront l’utilisation de ces nouveautés technologiques. »
Référence : Cryptovest