La plateforme Binance a récemment reçu un avertissement de la part du régulateur financier japonais. Elle est accusée de proposer ses services aux épargnants locaux sans avoir obtenu une autorisation.
Et l’annonce faite hier de cet avertissement pourrait être, en partie, à l’origine de la baisse du prix du Bitcoin et des crypto-marchés.
Le prix du BTC est retombé aujourd’hui à 8500 dollars, alors qu’il dépassait encore hier matin le seuil des 9000 dollars. Le marché des crypto-monnaies a perdu de son côté 25 milliards de dollars de valorisation.
Binance reçoit un avertissement de la part du gendarme financier japonais
La Financial Services Agency (FSA) japonaise – qui semble être devenue beaucoup plus active depuis le piratage de Coincheck – a averti la plateforme d’échange hongkongaise Binance.
Elle lui reproche d’opérer dans le pays sans détenir les autorisations nécessaires pour proposer ses services.
Notons que cet avertissement, qui semble avoir été rendu public seulement aujourd’hui, vient confirmer les informations communiquées hier matin par le journal économique japonais Nikkei. Celui-ci avait indiqué que des accusations criminelles pourraient être portées contre Binance si la plateforme « ne [mettait] pas un terme à ses opérations au Japon ».
Binance, qui fait partie des premières plateformes d’échange de crypto-monnaies au monde, compte plusieurs millions d’utilisateurs répartis à travers le globe. Ainsi, de nombreux investisseurs japonais utilisent la plateforme – au même titre que d’autres sites permettant exclusivement d’échanger des actifs numériques entre eux, comme Bittrex ou Poloniex.
Changpeng Zhao, le CEO de Binance, a tenu a rassurer les utilisateurs. Il a indiqué que l’article publié par Nikkei constituait « un journalisme irresponsable », et que ses équipes menaient depuis un certain temps des discussions avec la FSA.
Nikkei showed irresponsible journalism. We are in constructive dialogs with Japan FSA, and have not received any mandates. It does not make sense for JFSA to tell a newspaper before telling us, while we have an active dialog going on with them.
— CZ (not giving crypto away) (@cz_binance) 22 mars 2018
« Nikkei a fait preuve d’un journalisme irresponsable. Nous menons des dialogues constructifs avec la FSA japonaise, et nous n’avons reçu aucune assignation de sa part. Cela ne fait aucun sens pour la FSA de se confier à un journal avant de discuter avec nous, alors que nous menons un dialogue actif avec elle ».
Plutôt que de s’inquiéter, il a invité les investisseurs à prendre du recul :
No need to worry. Some negative news often turn out to be positive in the long term. Chinese have a proverb for this. New (often better) opportunities always emerge during times of change.
— CZ (not giving crypto away) (@cz_binance) 23 mars 2018
« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. On réalise parfois que certains nouvelles négatives étaient en fait, sur le long terme, bénéfiques. Les chinois ont un proverbe pour désigner cela : de nouvelles (et souvent de meilleures) opportunités émergent toujours pendant des périodes de changement. »
Et d’ajouter ceci :
« Nos avocats ont immédiatement contacté la FSA et trouveront une solution. La protection de nos utilisateurs constitue notre priorité ».
Dans le même temps, les crypto-marchés plongent
Immédiatement après la parution de l’article de Nikkei, les crypto-marchés ont perdu en quelques heures près de 25 milliards de dollars de valorisation, passant de 350 à 326 milliards de dollars.
Et ce vendredi, en début d’après-midi, la quasi-totalité des principaux marchés étaient dans le rouge :
Lors de la rédaction de cet article, le Bitcoin s’échangeait à environ 8500 dollars :
Il enregistrait une baisse de plus de 7% en moins de 48 heures, alors que son prix se situait encore au-dessus du seuil des 9000 dollars mercredi après-midi :
Précisons cependant que rien ne permettait de savoir à quel degré l’initiative du gendarme financier japonais avait pu contribuer à ces baisses.
Celles-ci mettent toutefois à nouveau en lumière la vulnérabilité des crypto-marchés face aux menaces réglementaires – alors que le Japon est l’un des pays les plus actifs de l’écosystème en termes d’échanges.
Car cette nouvelle a pu raviver des craintes, encore prégnantes, liées aux décisions contraignantes que pourraient décider de prendre certains régulateurs. Depuis plusieurs mois, il sont nombreux à justifier leur hostilité vis-à-vis de ces actifs en évoquant les liens qu’ils pourraient entretenir avec des activités criminelles et des dispositifs de blanchiment d’argent ou d’évasion fiscale.
Rappelons toutefois que, même si les gouvernements ont la possibilité d’encadrer et de contrôler les activités des plateformes d’échange centralisées, ils sont, en théorie, impuissants face aux crypto-monnaies en elles-mêmes, puisque celles-ci fonctionnent de manière décentralisée.
Par ailleurs, certains estiment que cet avertissement pourra conduire Binance à enregistrer son activité au Japon, afin d’y opérer de manière légale en tant que prestataire de services financiers.
Enfin, une majorité des « crypto-enthusiasts » sont sans doute persuadés que cette « FUD » n’est que temporaire, et que les crypto-marchés pourront, dans les mois qui viennent, retrouver les niveaux qui étaient les leurs au début de l’année.
Références : CCN, Cryptovest, CoinMarketCap
Bon article mais mauvaise analyse, la correction du bitcoin est du à l’intégration de liens vers des la pédophile dans la blockchain rendant les cryptomonnaies illégales, ce n’est mentionné nul part dans l’article, l’article du nikkei n’a eu qu’un rôle mineur.
Les indices eux baissent du à la plainte des États-Unis envers la Chine par l’intermédiaire de l’OMC et n’est absolument pas liée à la baisse des cryptomonnaies, d’ailleurs on a une belle démonstration des cryptomonnaies à ne pas être averse aux risques du reste du marché.