Les autorités indonésiennes n’ont pas l’intention de suivre l’exemple de la Chine, en imposant une interdiction pure et simple des cryptomonnaies, a déclaré un responsable gouvernemental. Il a précisé que le pays se contenterait de s’assurer que ces actifs ne soient pas utilisés à des fins illégales.
L’Indonésie veut renforcer sa réglementation, sans interdire l’usage des cryptomonnaies
Le gouvernement indonésien ne suivra pas la Chine, qui a décidé jeudi d’interdire les crypto-transactions sur les plateformes d’échange. C’est ce qu’a indiqué Muhammad Luthfi, le ministre du Commerce du pays, précisant toutefois que celui-ci s’efforçait de limiter aux mieux leur utilisation à des fins illicites.
Voici ce qu’il a déclaré, dans des propos rapportés par le KrAsia :
« Nous ne souhaitons pas les interdire, mais nous voulons renforcer la réglementation […]. Les crypto-actifs disposent d’un potentiel énorme pour nourrir la croissance des startups locales. Si nous ne la gérons pas, les flux se tourneront vers des pays étrangers ».
Les cryptomonnaies comme le Bitcoin, l’Ether ou le Dogecoin sont actuellement considérées en Indonésie comme des actifs et des marchandises. Les citoyens peuvent ainsi acheter, revendre et échanger ces actifs numériques – mais ils n’ont pas la possibilité de les utiliser en tant que moyens de paiement.
Cette semaine, la Banque Centrale de Chine a déclaré que l’ensemble des crypto-transactions étaient illicites. Toutes les autres activités financières liées aux actifs numériques – comme le crypto-trading, les ventes de tokens et les produits financiers dérivés adossés à ces valeurs – sont également interdites. L’annonce, qui a provoqué la chute des crypto-marchés, a fait écho aux nombreuses restrictions imposées par Pékin ces dernières années sur la crypto-sphère.
Au printemps, l’empire du Milieu avait provoqué un exode massif des mineurs de Bitcoin, suscitant un effondrement du taux de hachage (la puissance de calcul allouée au réseau) de la blockchain de la monnaie numérique.
Crypto-trading en Indonésie : les volumes et le nombre d’utilisateurs explosent
La volonté de l’Indonésie de renforcer sa crypto-réglementation est sans doute liée à l’engouement récent suscité par les actifs numériques au sein de la population.
Comme l’a confié Muhammad Lutfi, les volumes de transactions enregistrés sur les 13 plateformes d’échange locales, autorisées par le Futures Exchange Supervisory Board, ont été multipliés par près de 6 entre l’année 2020 (4,4 milliards de dollars) et les 5 premiers mois de l’année 2021 (25 milliards de dollars).
Dans le même temps, le responsable a révélé que plus de 6,5 millions d’Indonésiens ont acheté ou vendu des actifs numériques entre les mois de janvier et de mai 2021.
Luno Indonesia, l’une des principales crypto-plateformes du pays, a récemment confié qu’elle pourrait très prochainement doubler, voire tripler son nombre de clients, qui s’élève aujourd’hui à 700 000 :
« La croissance est énorme aujourd’hui […]. Les cryptos sont en plein boom », s’est félicité cette semaine son gérant Jay Jayawijayaningtiyas.