Le Lightning Network – qui permet d’effectuer des paiements en BTC de manière quasi instantanée, pour un coût quasi nul – constitue sans doute l’une des avancées les plus enthousiasmantes du réseau Bitcoin. Il est toutefois difficile de connaître avec précision les volumes qui y sont échangés.
Dans un article publié il y a quelques jours, l’investisseur Kevin Rooke s’est intéressé aux chiffres du Lightning Network, qui seraient bien plus importants que ce que peuvent imaginer certains observateurs.
« Il est difficile d’évaluer la taille du réseau Lightning, du fait de comparaisons non pertinentes, mais aussi de ses fonctionnalités de confidentialité », explique-t-il.
- À lire également : « Qu’est-ce que le Lightning Network ? »
26 668 nœuds et plus de 100 millions de dollars de capacité
Lors de la rédaction de cet article, le Lightning Network se composait de 24 696 nœuds, de 64 605 canaux ainsi que d’une capacité de 2 276,25 BTC (soit un peu plus de 100 millions de dollars).
Mais comme nous l’explique Kevin Rooke, il convient de faire preuve de recul lorsque l’on analyse cette capacité, qui semble relativement faible par rapport à celle d’autres crypto-projets.
« Le Lightning Network n’est pas un protocole de prêt, un logiciel de tenue de marché automatisé ou une réserve de valeur. Par ailleurs, l’idée selon laquelle des BTCs seraient « verrouillés » sur le Lightning Network est fausse » indique-t-il.
Plusieurs protocoles de finance décentralisée (DeFi) disposent d’un nombre de BTC « verrouillés » bien plus important. Et certains investisseurs pourraient être tentés de comparer, à tort, ces chiffres avec ceux du Lightning Network.
Kevin Rooke nous explique que les fonds sont, en DeFi, véritablement vérouillés : on ne peut y accéder avant que le contrat concerné n’arrive à son terme. Avec Lightning, les choses sont différentes :
« Comme il est expliqué dans le livre “Mastering the Lightning Network”, les fonds qui sont ajoutés au Lightning Network ne sont pas verrouillés, ils sont “libérés”.
Dès qu’un nouveau canal Lightning est ouvert, ces fonds peuvent être envoyés n’importe où sur le Lightning Network, en un instant et pour un coût quasiment nul », indique Kevin Rooke.
Un volume annuel supérieur à 500 millions de dollars ?
La plupart des transactions effectuées sur le Lightning Network sont privées. Les deux parties concernées sont les seules à pouvoir connaître les montants finaux, enregistrés à jamais sur la blockchain du Bitcoin.
Conséquence : il est impossible de connaître les volumes qui sont échangés chaque jour – ou même au total – sur le réseau.
Afin d’estimer les volumes d’échange sur Lightning, Kevin Rooke s’appuie sur des statistiques propres à la blockchain du Bitcoin.
« Le volume annuel “on-chain” est presque 6 fois égal au total de la valeur conservée sur le réseau Bitcoin. Ceci est vrai malgré des frais de transactions relativement élevés et des “blocktimes” lents, qui rendent les paiements peu pratiques », explique-t-il.
« De son côté, le Lightning Network a été développé pour permettre des paiements rapides et peu coûteux. Ainsi, si 85 millions de dollars de Bitcoins sont déjà sur le Lightning Network, il sera logique d’avoir un volume annuel de paiements au moins 6 fois supérieur – soit au moins 510 millions de dollars ».
Un formidable potentiel
Nous n’en sommes sans doute qu’aux débuts du Lightning Network. Les volumes échangés sur le réseau pourraient nettement augmenter dans les prochains mois.
En septembre, la « loi Bitcoin » votée par le Salvador entrera en vigueur. Elle obligera l’ensemble des commerçants à accepter les paiements en Bitcoin, et permettra de favoriser la démocratisation du Lightning Network.
Le réseau pourrait également prendre de l’ampleur à travers les projets de Jack Dorsey, qui pourrait prochainement l’intégrer aux deux sociétés qu’il a cofondées, Square et Twitter.
Agreed.
Every account on Twitter being able to link to a Lightning wallet however…
— jack⚡️ (@jack) August 12, 2021
Référence : NewsBTC