Crypto-monnaies

MasterCard pourrait prochainement prendre en charge des monnaies numériques étatiques

Carte MasterCard

Le géant des cartes de cré­dit a indi­qué qu’il était prêt à envi­sa­ger la prise en charge de mon­naies numé­riques sou­te­nues par des gou­ver­ne­ments. Il est beau­coup moins enthou­siaste au sujet des actifs numé­riques décen­tra­li­sés, qu’il avait pré­sen­tés comme étant « de la paco­tille ».

Le logo de MasterCardLa socié­té Mas­ter­Card est prête à se tour­ner vers les mon­naies numé­riques – à cer­taines condi­tions. Le pres­ta­taire de ser­vices de paie­ment a ain­si indi­qué qu’il pour­rait se pen­cher vers cet éco­sys­tème, mais qu’il s’in­té­res­se­rait uni­que­ment aux mon­naies émises par une banque cen­trale.

Dans un entre­tien accor­dé au Finan­cial Times, Ari Sar­ker, le co-pré­sident des acti­vi­tés de Mas­ter­Card en Asie-Paci­fique, a indi­qué que sa socié­té pour­rait étu­dier de tels actifs :

« Si cer­tains gou­ver­ne­ments envi­sa­geaient de créer une mon­naie numé­rique natio­nale, nous serions très heu­reux de les exa­mi­ner avec la plus grande atten­tion. Tant que celle-ci est sou­te­nue par un orga­nisme de régle­men­ta­tion […] et qu’elle n’est pas ano­nyme, elle répond aux exi­gences régle­men­taires. Je pense qu’il serait, pour nous, très inté­res­sant de les étudier ».

Dans la plu­part des pays du monde, les cryp­to-mon­naies ont été accueillies très fraî­che­ment par les gou­ver­ne­ments et les organes de régu­la­tion. Par­mi les causes de ce désa­mour sont sou­vent citées l’a­no­ny­mat (ou le pseu­do­ny­mat), les dif­fi­cul­tés liées à la régle­men­ta­tion et à la clas­si­fi­ca­tion de ces actifs, ou encore les liens qu’ils entre­tien­draient avec le blan­chi­ment d’argent et le finan­ce­ment d’ac­ti­vi­tés cri­mi­nelles.

Dans le même temps, de nom­breux gou­ver­ne­ments envi­sagent de mettre au point une devise numé­rique d’É­tat. C’est notam­ment le cas en Rus­sie avec le « Cryp­to­Rouble », à Sin­ga­pour avec le Pro­ject Ubin, ou encore en Israël, avec la pers­pec­tive d’une ver­sion numé­rique du she­kel.

De son côté, le Vene­zue­la orga­nise actuel­le­ment la vente du Petro, une mon­naie numé­rique ados­sée, en théo­rie, aux réserves en pétrole du pays. Cette ini­tia­tive a été fus­ti­gée par de nom­breux obser­va­teurs, alors que Washing­ton a récem­ment inter­dit aux citoyens et aux entre­prises amé­ri­caines de par­ti­ci­per à cette ICO.

Les ins­ti­tu­tions finan­cières semblent éga­le­ment réti­centes face à l’en­goue­ment de leurs clients pour les cryp­to-mon­naies. Récem­ment, trois grandes banques amé­ri­caines – J.P. Mor­gan Chase, Bank of Ame­ri­ca et Citi­group – ont déci­dé de leur inter­dire d’a­voir recours à leurs cartes de cré­dit pour s’en offrir.

Les crypto-monnaies décentralisées : « de la pacotille » pour le PDG de MasterCard

Bitcoin Ether LitecoinCes récentes décla­ra­tions font écho aux mots pro­non­cés en octobre der­nier par Ajay Ban­ga, le PDG de Mas­ter­Card. Il avait alors éga­le­ment indi­qué que sa socié­té pour­rait se tour­ner vers des mon­naies numé­riques éta­tiques, en affir­mant que « les mon­naies non sou­te­nues par un gou­ver­ne­ment [consti­tuaient] de la paco­tille ».

Au début de l’an­née, Mas­ter­Card et Visa avaient déci­dé de requa­li­fier les achats de Bit­coin en « tran­sac­tions en espèces », fac­tu­rant ain­si des frais supplémentaires.

Mais la socié­té amé­ri­caine pour­rait tout de même – avec une grande pru­dence – se lais­ser ten­ter par cer­taines cryp­to-mon­naies non sou­te­nues par un gou­ver­ne­ment. M. Sar­ker a ain­si indi­qué au Finan­cial Times que Mas­ter­Card menait actuel­le­ment des tests au Japon et à Sin­ga­pour afin d’of­frir à ses clients la pos­si­bi­li­té de « liqui­der leurs Bit­coins vers une Mas­ter­Card ». Afin de pou­voir en pro­fi­ter, ceux-ci devront tou­te­fois se sou­mettre aux régle­men­ta­tions « Know Your Cus­to­mer » et anti-blan­chi­ment d’argent en vigueur.

« Nous ne trai­te­rons pas le tra­ding de Bit­coin à tra­vers le réseau Mas­ter­Card […] Ce pro­gramme pilote ne consti­tue qu’un essai, nous sommes plei­ne­ment conscients des risques pour notre répu­ta­tion », a pré­ci­sé M. Sarker.

Réfé­rences : Cryp­to­vestFinan­cial Times

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