Le NASDAQ, le deuxième plus grand marché d’actions des États-Unis, pourrait un jour décider de lancer une plateforme d’échange de crypto-monnaies.
« Offrir une expérience plus équitable »
Dans un entretien accordé ce mercredi à la chaîne de télévision CNBC, Adena Friedman, la PDG de Nasdaq, Inc., a été interrogée par l’entrepreneur Kevin O’Leary au sujet de la position de sa société vis-à-vis des crypto-monnaies :
« De nombreuses personnes sont embêtées par les crypto-marchés, dans la mesure où ces plateformes n’offrent pas une liquidité suffisante. Le NASDAQ pourrait être une plateforme pertinente pour ces échanges, n’est-ce pas ? »
Ce à quoi la dirigeante a répondu :
« Avec le temps, si nous nous intéressons à cet écosystème et qu’il est prêt à être mieux régulé, prêt à quelque chose qui soit susceptible d’offrir une expérience plus équitable aux investisseurs, le NASDAQ pourrait certainement envisager de proposer une plateforme d’échange de crypto-monnaies ».
Pour Mme Friedman, le manque de régulation constituerait pour l’instant un frein aux yeux du NASDAQ et des investisseurs institutionnels. Voici ce qu’elle a ajouté après qu’on lui ait demandé si elle croyait en l’avenir des crypto-monnaies :
« Je pense que les monnaies numériques continueront à exister dans les années à venir. Il s’agit seulement de savoir combien de temps il faudra pour que cet écosystème puisse devenir mature. Lorsque nous observerons ces actifs et que nous nous dirons “souhaitons-nous leur offrir un marché régulé?”, très certainement, Nasdaq pourrait l’envisager ».
Gemini se rapproche de Nasdaq
Ce mercredi, la société a annoncé un partenariat avec la plateforme d’échange de crypto-monnaies Gemini, fondée par Tyler et Cameron Winklevoss. En vertu de cet accord, leur site va pouvoir avoir accès aux technologies de veille de Nasdaq, ce qui devrait permettre aux célèbres jumeaux d’offrir « une plateforme plus juste pour ses participants ».
Si Mme Friedman a fait part de son optimisme quant à l’avenir des crypto-monnaies, elle a toutefois appelé à la mise en place d’un cadre réglementaire clair autour des Initial Coin Offerings (ICOs) :
« Les ICOs doivent être régulées. La SEC a raison : il s’agit de titres financiers classiques, et ils doivent être régulés comme tels ».
En mars dernier, la Securities and Exchange Commission (SEC) – le gendarme de la bourse américaine – avait indiqué qu’elle souhaitait faire en sorte que les plateformes d’échange et les sociétés proposant des « wallets » numériques soient soumises aux mêmes règles que celles qui prévalent sur les marchés financiers traditionnels.
Jay Clayton, le président de la SEC, avait par ailleurs déclaré que l’organe de régulation allouait actuellement « une part significative de ses ressources » aux ICOs.