Alors que de nombreux pays ont décidé d’encadrer plus sévèrement – voire même d’interdire – les crypto-monnaies, l’État de Malte aspire à devenir la capitale blockchain du monde.
Malte, une destination attractive pour les sociétés crypto
Malte compte bien prendre le train blockchain en marche.
Joseph Muscat, le Premier ministre de l’Etat insulaire, a déclaré ce lundi à Bloomberg que les crypto-monnaies constituaient « l’avenir inéluctable de l’argent », et qu’elles devraient prochainement se trouver au centre de l’économie mondiale.
Grâce à une régulation souple et des règles claires, Malte est devenue une destination attractive pour les startups blockchain et les sites d’échange de crypto-monnaies. Basée à Hong Kong, Binance – devenue en quelques mois la première plateforme d’échange d’actifs numériques au monde – compte d’ailleurs « embaucher jusqu’à 200 personnes » après son arrivée dans l’île.
Welcome to #Malta ?? @binance. We aim to be the global trailblazers in the regulation of blockchain-based businesses and the jurisdiction of quality and choice for world class fintech companies ‑JM @SilvioSchembri https://t.co/3qtAQjOpuQ
— Joseph Muscat (@JosephMuscat_JM) 23 mars 2018
Pour le gouvernement, ce cadre réglementaire accommodant devrait permettre « d’offrir une sécurité juridique dans un secteur qui n’est pas, pour le moment, régulé ». Mais surtout, Malte propose aux sociétés internationales qui décident de s’implanter dans le pays un taux d’imposition particulièrement attractif : seulement 5% sur leurs bénéfices.
« Crypto Island » contre « Crypto Valley »
C’est ainsi que l’île de Malte compte attirer à elle d’autres plateformes d’échange – des sociétés qui sont encore majoritairement basées au Japon, en Corée du Sud ou à Hong Kong.
Grâce à une régulation favorable aux crypto-monnaies, le pays nippon peut lutter contre les vols et les escroqueries qui sévissent dans cet écosystème, tout en encourageant son développement. De leur côté, la Corée du Sud et Hong Kong semblent bien plus hésitants au sujet de la réponse réglementaire à apporter à l’émergence des actifs numériques – des tâtonnements qui semblent d’ores et déjà faire les affaires de Malte.
Mais l’État insulaire n’est pas le seul à vouloir devenir la capitale blockchain du monde. Un autre pays Européen, la Suisse, a déjà vu arriver en son sein de nombreuses sociétés de l’écosystème. Celles-ci se sont majoritairement regroupées dans le Canton de Zoug, désormais surnommé la « Crypto Valley ».
Notons que d’autres sociétés blockchain comptent prochainement emboîter le pas à Binance : c’est le cas du site de trading OKEX, de la société d’investissement Neufund, ou encore de la plateforme de crypto-gaming The Abyss.
Dans le même temps, Justin Sun – le fondateur de la startup TRON – a récemment déclaré qu’il « envisageait sérieusement » de délocaliser ses bureaux dans l’île.
Pour Ian Gauci, associé du cabinet d’avocat maltais GTG Advocates, cette tendance devrait se poursuivre :
« Nous nous attendons à l’arrivée de plus en plus d’équipes à Malte. L’intérêt pour l’île ne devrait d’ailleurs pas se limiter aux sociétés en lien avec les crypto-monnaies ».
Au début du mois de novembre prochain, l’État européen accueillera le Malta Blockchain Summit 2018. Les conférences qui y seront proposées porteront sur la régulation, le marketing, les fintech, la création de tokens et de crypto-monnaies, ainsi que sur la manière dont les développeurs peuvent s’appuyer sur la technologie blockchain.
Références : Bitcoinist, Bloomberg