Même s’il a perdu plus de 60% de sa valeur depuis décembre dernier, le Bitcoin continue à s’échanger à un prix bien supérieur à celui que ses critiques pouvaient imaginer il y a encore quelques années. Il reste toutefois bien loin de supplanter le dollar américain, ou de devenir un moyen de paiement incontournable.
Selon une étude menée par la banque d’investissement suisse UBS, le cours du BTC devrait atteindre les 213 000 dollars pour pouvoir égaler les 3 630 milliards de dollars en circulation – généralement désignés comme l’offre M1.
Lors de la rédaction de cet article, la « Market Cap » de la première crypto-monnaie s’élevait à 127,9 milliards de dollars, ce qui correspond approximativement aux offres M1 que l’on retrouve dans des pays comme les Émirats arabes unis ou la Turquie. En décembre dernier, alors que le BTC avait enregistré un record historique à près de 20 000 dollars, l’actif était parvenu à atteindre virtuellement la 16ème place du classement des pays en fonction de leur offre de monnaie.
Les rédacteurs de l’étude émettent des doutes concernant la possibilité qu’a le Bitcoin d’égaler un jour le dollar américain. Ils indiquent que le réseau sur lequel s’appuie l’actif numérique, dans sa forme actuelle, ne peut pas suffisamment « scaler » pour enregistrer une activité qui permettrait de justifier un prix à 6 chiffres.
Pour UBS, le réseau Bitcoin serait techniquement trop limité
La banque pointe spécifiquement du doigt les capacités « on-chain » de la crypto-monnaie : ils estiment que son réseau serait « trop instable et limité » pour pouvoir devenir un jour un moyen de paiement incontournable.
« Nos recherches suggèrent que le Bitcoin, dans sa forme actuelle, est trop instable et limité pour devenir un moyen de paiement viable dans le cadre de transactions mondiales, ou une classe d’actifs “mainstream” ».
Ces critiques peuvent paraître surprenantes, dans la mesure où la plupart des soutiens du Bitcoin ne s’attendent sans doute pas à ce que la crypto-monnaie parvienne, à moyen terme, à détrôner le dollar. En effet, de nombreux « crypto-enthusiasts » semblent appréhender, pour le moment, le BTC comme un « or numérique ». Ils jugent que celui-ci devrait dans un premier temps coexister avec les monnaies fiduciaires en tant que réserve de valeur, avant d’être potentiellement de plus en plus utilisé dans le cadre de paiements quotidiens.
Car le réseau Bitcoin ne peut, pour le moment, traiter théoriquement que 7 transactions par seconde – du moins, sur sa blockchain. Mais même s’il ne parviendra sans doute jamais à égaler les performances offertes par des réseaux centralisés tels que Visa ou Alipay, des développeurs proposent déjà des solutions « de seconde couche » telles que le Lightning Network. Celles-ci ont été pensées pour permettre un traitement des transactions en dehors de la blockchain du Bitcoin, tout en profitant de la sécurité offerte par cette dernière.
Références : Bloomberg, CCN