La banque centrale de l’Uruguay (BCU) a présenté une initiative novatrice consistant à digitaliser le peso urugayaen en créant un e‑peso, qui sera accessible dans le cadre d’un programme pilote de 6 mois. La direction de la banque a toutefois calmé les esprits en expliquant qu” »il ne s’agissait pas d’une crypto-monnaie, comme le Bitcoin », mais « d’une monnaie qui reste sous la responsabilité de la BCU » comme l’indique une source argentine.
L’Uruguay sur le point d’émettre une monnaie digitale
Le regard de l’ensemble des banques centrales mondiales est certainement tournée vers l’Uruguay.
La nation sud-américaine est sur le point de mettre en place, ce que certains pays, comme la Russie, ont jusqu’ici seulement envisagé.
La banque centrale du pays a ainsi annoncé, au travers d’un communiqué de presse, la mise en place d” »un programme pilote de six mois pour l’émission et l’utilisation d’une version numérique du peso uruguayen. »

Bien qu’intitulé El BCU presentó un plan piloto para la emisión de billetes digitales (un programme pilote pour l’émission de monnaie digitale), l’organisation gouvernementale a souligné le fait qu’il s’agit d” »un test qui permettra d’évaluer, si oui ou non, un tel programme sera mis en place pour l’ensemble des citoyens. »
Le plan « se compose d’une phase de test menée grâce à 10 000 téléphones mobiles d’utilisateurs de l’ANTEL » explique le communauté, « il devrait durer 6 mois » et être international.
L’Administración Nacional de Telecomunicaciones (ANTEL) est une société de télécommunication gérée par le gouvernement.
Les participants au programme auront la possibilité de dépenser cette monnaie chez des commerçants, mais également de les envoyer à d’autres participants.
Pour participer, les uruguayens « doivent télécharger l’application pour téléphone mobile disponible sur le site epeso.com.uy, accéder au portefeuille numérique, s’inscrire et effectuer un premier dépôt grâce au prestataire Red Pagos pour créer leur portefeuille digital » explique la banque centrale, ajoutant que « ce mécanisme est disponible à la fois pour les smartphones et pour les téléphones mobiles qui ne sont pas des smartphones. »
Un pari qui peut sembler osé, mais qui ne signe pas la fin de la monne « papier »
« La première émission de monnaie digitale sera constituée de 20 millions de pesos uruguayens, dont 7 millions auront déjà été transférés à Red Pagos » a déclaré la banque centrale.
« Il ne s’agit pas d’une nouvelle monnaie, c’est exactement le même peso uruguayen. Mais au lieu de le détenir au travers d’un support physique, les participants pourront le détenir sur un support technologique » a précisé le président de la banque centrale.
Afin de justifier une telle entreprise de la part de la BCU, Mario Bergara, le président de la banque, a expliqué ceci :
« Il est coûteux d’imprimer de la monnaie, de la distribuer à travers tout le territoire, d’assurer la sécurité du transport. Les monnaies physiques favorisent par ailleurs une certaine opacité. »
« Chaque individu qui télécharge l’application pourra déposer jusqu’à environ 1000 $ sur son portefeuille, tandis que les entreprises pourront aller jusqu’à 6 600 $ » d’après le site d’information argentin qui a relayé l’information.
Le site précise que « ce portefeuille électronique pourra être rechargé au sein d’établissement physiques, dans lesquels les participants auront la possibilité d’échanger des billets physiques contre de la monnaie numérique ».
M. Bergara a ajouté que, si la banque décidait de poursuivre ce programme au delà de sa période de test, cela ne signe pas pour autant la fin de l’argent physique. L’homme a expliqué qu’il voulait « rassurer tous les citoyens », et que « cette transition prendra énormément de temps. »
Cette annonce intervient alors que le pays souffre toujours d’un ralentissement économique, marqué notamment par une pénurie d’espèces, une inflation rampante, une panique bancaire et des limites de retrait dans certains distributeurs.
S’il s’agit bien, par définition, d’une monnaie numérique, nous sommes toutefois très loin du modèle des crypto-monnaies décentralisées telles que le Bitcoin.
En effet, le e‑peso ne sera pas contrôlé par un réseau Blockchain, mais par le gouvernement : c’est lui qui sera chargé de décider de l’émission de monnaie, de sécuriser les transactions,… Il pourra par ailleurs connaître exactement les sommes détenues par chaque citoyen, mais aussi les transactions qu’ils auront effectuées.
Vous pouvez retrouver ci-dessous une copie du programme « e‑Peso » de la banque centrale uruguayenne :
Référence : News.bitcoin.com