Aspect Légal Régulation

Le Venezuela souhaite lever plusieurs milliards de dollars grâce à sa monnaie numérique, le Petro, avec l’espoir de sortir le pays de la crise

Drapeau du Venezuela

Comme l’in­dique Bloom­berg News, le Vene­zue­la pré­voit de sou­te­nir sa future mon­naie numé­rique, le Petro, en l’ac­cep­tant comme un mode de règle­ment pour les impôts, en y ayant recours dans le cadre de tran­sac­tions inter­na­tio­nales, mais aus­si en encou­ra­geant son uti­li­sa­tion à tra­vers des inci­ta­tions fis­cales. Cara­cas pré­voit éga­le­ment de payer les employés du sec­teur public avec cet actif.

Bloom­berg a révé­lé que, par­mi les 100 mil­lions de Petros que sou­haite créer le pré­sident Nicolás Madu­ro, envi­ron 38 mil­lions seront pro­po­sés à des inves­tis­seurs ins­ti­tu­tion­nels, à tra­vers une phase de pré­vente d’un mois qui débu­te­ra le 15 février pro­chain. Le gou­ver­ne­ment espère ain­si pou­voir lever 1,3 mil­liards de dol­lars.

D’autres tokens seront ensuite pro­po­sés au public : 44 mil­lions de Petros, pour un total de 2,4 mil­liards de dol­lars. Les 18 mil­lions de Petros res­tants seront dis­tri­bués au gou­ver­ne­ment, ain­si qu’à plu­sieurs conseillers qui ont aidé à mettre en place cet actif.

Le Petro est une mon­naie numé­rique dont la valeur est garan­tie par 5,3 mil­liards de barils de pétrole brut. Les coins ne pour­ront tou­te­fois pas être échan­gés contre du « véri­table » pétrole. Par ailleurs, chaque Petro devrait être divi­sible en 100 mil­lions d’u­ni­tés – des « menes », d’a­près ce qu’in­dique le projet.

Ces tokens seront conver­tibles en mon­naies fidu­ciaires, ce qui pour­rait aider le pays à faire face à la pénu­rie de dol­lars à laquelle il est confron­té. D’a­près Bloom­berg, le boli­var aurait per­du l’an­née der­nière 3 400% de sa valeur face à la mon­naie amé­ri­caine.

Faire face à la crise dans laquelle est plongé le pays

Nicolás Maduro.L’é­co­no­mie du Vene­zue­la aurait connu l’an­née der­nière une réces­sion de 7 à 10%, d’a­près les esti­ma­tions de cer­tains analystes.

Proche du défaut de paie­ment, elle doit faire face au blo­cus finan­cier des États-Unis. Le pays doit ain­si com­po­ser avec les sanc­tions finan­cières impo­sées par le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain, qui pour­rait pro­chai­ne­ment sai­sir ses avoirs libel­lés en dollars.

Il n’est donc pas éton­nant de consta­ter la hausse sans pré­cé­dent de la demande pour le Bit­coin dans le pays – comme l’in­diquent, sur la pla­te­forme Local­Bit­coins, les volumes liés aux échanges fai­sant inter­ve­nir la mon­naie locale :

Volume d'échange sur LocalBitcoins, faisant intervenir le bolivar venezuelien

De nom­breux citoyens se détournent désor­mais de la mon­naie natio­nale. C’est le cas d’un grand nombre de com­mer­çants, qui sont de plus en plus nom­breux à exi­ger d’être payés dans des mon­naies étrangères.

Et cer­tains véné­zué­liens ont com­men­cé à miner du Bit­coin pour pou­voir géné­rer des reve­nus décents, tan­dis que d’autres y trouvent un moyen de sécu­ri­ser leur patri­moine à l’a­bri des contrôles du gouvernement :

Le Bit­coin nous per­met de jouir d’un contrôle total sur nos fonds, de les dis­si­mu­ler afin que des per­sonnes mal­in­ten­tion­nées ne puissent même pas savoir que nous déte­nons de l’argent,” avait ain­si décla­ré en décembre der­nier un uti­li­sa­teur de Reddit.

Un actif « illégal et anticonstitutionnel »

Le Venezuela et les États unisEn début de semaine, Nicolás Madu­ro avait déclaré :

« L’im­pé­ria­lisme sou­haite nous faire plon­ger, il sou­haite suivre nos comptes ban­caires et nos tran­sac­tions, il veut blo­quer l’ac­cès à notre pétrole. Il s’a­git d’un pari déci­sif que nous fai­sons pour la sta­bi­li­té et la crois­sance finan­cière de notre pays ».

Mais l’op­po­si­tion ne l’en­tend pas de cette oreille. Cer­tains membres du congrès ont ain­si indi­qué qu’il s’a­gis­sait d’un actif « illé­gal et anti­cons­ti­tu­tion­nel », et qu’il allait « hypo­thé­quer de manière illé­gale » les réserves en pétrole du pays.

Jorge Milan, un membre du par­le­ment ven­zue­lien, a ain­si déclaré :

« Il ne s’a­git pas d’une cryp­to-mon­naie. Il s’a­git d’une vente à terme du pétrole ven­zue­lien. Cela a été pen­sé pour faci­li­ter la corruption ».

Dans le même temps, M. Madu­ro vante les mérites de son actif auprès du Qatar, afin de convaincre le pays d’y inves­tir. Il a éga­le­ment annon­cé la mise en place d’une super­in­ten­dance du Petro, une struc­ture qui per­met­tra de super­vi­ser la mon­naie numé­rique et les tran­sac­tions asso­ciées à celle-ci.

Réfé­rence : CCN, Bloom­berg News, Coin.Dance

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Gustave
Gustave
5 années il y a

Une nou­velle arnaque finan­cière la cryp­to monnaie.

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